Jeudi, le Syndicat flamand des médecins (VAS) remet en cause le second avis médical que l'assureur AXA propose à ses clients bénéficiant d'une assurance hospitalisation collective. "Cela n'a plus rien à voir avec des soins intégrés", déclare le docteur Jos Vanhoof, président du VAS, le syndicat flamand des médecins membre du BVAS.
Dans le cadre du diagnostic ou du traitement des maladies cardiovasculaires, de l'oncologie, de l'orthopédie, des maladies rares et des maladies de la peau, les clients bénéficiant d'une assurance hospitalisation collective peuvent demander un contre-avis médical à AXA peut-on lire dans un communiqué de l'assureur jeudi. Ceux qui font appel à ce service reçoivent une consultation vidéo en ligne avec un médecin et une consultation physique avec un spécialiste dans un hôpital belge. AXA prend en charge les démarches administratives . Un assistant AXA supervise toutes les phases du processus, mais n'a pas accès au dossier médical. Le médecin qui est sollicité pour le deuxième avis y aura accès. Le médecin généraliste de l'assuré peut intervenir.
Le syndicat flamand émet des réserves sur le processus. Premièrement, le système de santé est déjà surchargé aujourd'hui. "Les temps d'attente des soins primaires se manifestent déjà dans les soins secondaires", celà va surcharger les prestataires de soins pour lesquels une référence est requise, explique Jos Vanhoof. Il y a plusieurs raisons à cela, comme le fait que les médecins généralistes travaillent aujourd'hui sur rendez-vous et accordent plus d'importance à leur équilibre travail-vie personnelle. Selon Jos Vanhoof, le sous-quota de la formation prévoit également trop de médecins spécialistes et trop peu de médecins généralistes. "La demande d'un deuxième avis médical vient s'ajouter à la surcharge de travail que nous constatons déjà aujourd'hui", explique Jos Vanhoof.
Deuxièmement, le syndicat s'interroge sur la qualité des conseils. « AXA peut-il garantir que le deuxième avis médical fournira également des conseils fondés sur des preuves ? s'interroge le président du Syndicat flamand des médecins.
Troisièmement, le syndicat craint que le deuxième avis médical, qui est obtenu dans le cadre d'un processus séparé proposé par AXA, ne porte atteinte à la relation de confiance entre le patient et le médecin traitant. Les syndicats de médecins sont favorables à une prise en charge intégrée, dans laquelle le patient est accompagné par un réseau pluridisciplinaire de prestataires. "Le patient doit être au volant, avec le médecin traitant comme copilote", précise Jos Vanhoof. " La proposition d'AXA n'a plus rien voir avec cela "
Selon le syndicat, un patient qui souhaite entendre un deuxième avis doit pouvoir le signaler en toute confiance au médecin généraliste, qui à son tour peut fournir un retour transparent au premier spécialiste et établir un contact avec le deuxième spécialiste.
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