Les syndicats SLFP et CGSP ont décidé d'unir leurs forces et leurs revendications en un front commun afin de "tout faire pour préserver l'emploi public" et un "hôpital accessible à tous" dans le futur réseau hospitalier Helora. Le front commun entend aussi "réclamer d'autres formes juridiques" que la gestion via une ASBL "pour ce réseau et ceux à venir en Wallonie". Une action syndicale est programmée mercredi à Mons.
Le réseau hospitalier intégré Helora, premier en Wallonie, né en juin 2021 de la fusion entre le Pôle Hospitalier Jolimont, le CHU Tivoli et le CHU Ambroise Paré, rassemble huit sites hospitaliers établis dans la région de Mons, du Borinage, du Centre, de l'Ouest du Brabant Wallon et de la Thudinie. La direction du CHU Tivoli a toutefois "choisi de faire une pause" dans le processus en février 2022, tout en restant dans Helora mais sans rejoindre la gestion intégrée au 1er janvier 2023, date estimée trop hâtive par les instances de l'hôpital louviérois.
"Nous avons soutenu le projet de réseau hospitalier dès 2011-2012, si ce n'est qu'entretemps fédéraux et régionaux ont annoncé la façon dont les réseaux hospitaliers régionaux devaient être établis", a indiqué lundi à Mons le front commun syndical. "Si, ainsi, ces réseaux ne sont pas définis dès le départ comme publics, ils sont d'office sous une coupole privée de type ASBL. Pour nous, ce principe est le premier clou dans le cercueil du Service public pour les soins de santé en Wallonie. Il y a de la concurrence avec d'autres réseaux et nous pensons que cette concurrence est malsaine car nous pensons que les soins doivent être o uverts à toutes et tous, qu'ils doivent répondre à notre civilisation en perpétuelle évolution."
Le front commun veut, par ailleurs, "tout faire pour préserver l'emploi public" dans le futur réseau. "Nous avons des travailleurs dans le Service public qui évoluent dans un canevas propre; ce personnel, qui est contractuel, verrait, dans le cas du réseau Helora, dans une situation où ses contrats passeraient du public vers le privé, ce qui aurait des conséquences sur la représentativité de ce personnel, sur la façon dont ils seraient payés, les pensions, notamment. Nous soulignons par ailleurs que les fonds publics alimentent les hôpitaux à plus de 75 % et, malgré cela, la gestion du réseau montois passera complètement dans le privé."
Pour le front commun, une autre polémique pointe le bout du nez: le choix de construction du nouvel hôpital à Jemappes (Mons), qui "nécessitera des expropriations" et dont le "simple but est de concurrencer l'hôpital d'Hornu" situé à quelques kilomètres.
Une action syndicale sera organisée le 14 décembre. Un piquet de grève sera tenu dès 6h00 devant l'hôpital Ambroise Paré à Mons. À 8h30, un cortège partira du siège de la CGSP de Mons vers l'hôpital Ambroise Paré. L'ensemble des grévistes se rendront ensuite au siège social de Helora avant de se rendre en cortège sur la Grand-Place de Mons.
Helora concerne 42 communes et entend renforcer l'offre de soins de santé de la région optimaliser la prise en charge de quelque 755 000 habitants. Le réseau réunit quelque 10.000 travailleurs tous profils confondus. Cinq nouveaux hôpitaux seront construits à l'horizon 2030, notamment dans les régions de Mons, de Nivelles et du Centre. Le but est de réunir la majeure partie des activités des huit sites actuels. Le budget global annoncé est d'un milliard d'euros.