Dans le cadre de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le centre hospitalier universitaire (CHU) Saint-Pierre et le pôle des ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales ont présenté mercredi à Bruxelles le label "hôpital-partenaire" de la ligne d'écoute contre les violences conjugales. Le CHU Tivoli de La Louvière se dote également du label.
"Ce projet vise à outiller les institutions-partenaires, pour leur permettre d'orienter les victimes vers un service adéquat et une équipe formée au processus de domination conjugale", précise le pôle des ressources. Le centre a décidé de proposer ce label aux hôpitaux, arguant qu'il s'agit de lieux de prédilection dans la détection de violence, mais que le personnel se retrouve parfois démuni face aux cas de violences intrafamiliales. Le pôle précise avoir contacté 81 sites hospitaliers à Bruxelles et Wallonie, soit 37 groupes ou hôpitaux, parmi lesquels 18 sont des sites conventionnés.
Les objectifs sont de diffuser le numéro de la ligne d'écoute contre les violences conjugales auprès de la patientèle et du personnel des hôpitaux à Bruxelles et en Wallonie, d'outiller le personnel médical, et de sensibiliser l'ensemble du personnel des institutions partenaires. Les responsables de la ligne d'écoute encouragent également le personnel médical à appeler le numéro pour des renseignements ou des conseils sur la prise en charge d'une victime de violences conjugales. Concrètement, deux kits de communication seront proposés aux partenaires, un à destination des patients et un pour le personnel, pour mieux l'équiper sur la thématique.
"Le CHU Saint-Pierre reste précurseur et engagé contre les violences faites aux femmes et les violences en général", salue Bénédicte Goubau, sage-femme et cheffe du département mère-enfant de l'hôpital. Le centre accueille déjà un Centre de prise en charge pour violences sexistes et sexuelles (CPVS), agrandi en début d'année.
Parmi les appels perçus sur la ligne d'écoute (0800 30 030), 71% sont des violences coercitives, 22% concernent d'autres formes de violences conjugales et 7,5 % dénoncent des violences intrafamiliales, selon Josiane Coruzzi, directrice de l'ASBL Solidarité femmes.