Les scores de bonheur des Belges continuent d'augmenter, pour presque atteindre les niveaux d'avant la pandémie, d'après les résultats publiés jeudi de l'Enquête nationale du Bonheur 2023 menée par l'assureur NN et l'UGent. La quantité d'émotions positives éprouvées remonte aussi, mais reste en baisse chez les 18-34 ans.
Avant la crise du Covid, les Belges obtenaient une note moyenne de 6,7 sur 10. Depuis, ce score a chuté, jusqu'à atteindre le point le plus bas (6,2) à la deuxième vague, en décembre 2020. En janvier 2022, le score est remonté jusqu'à 6,4. Huit mois après la fin des mesures corona, la hausse continue (légèrement) et les Belges enregis trent une note de 6,6 sur 10.
Quant à la quantité d'émotions positives éprouvées par les Belges, qui était encore en baisse jusqu'après la quatrième vague, elle est maintenant en hausse pour la première fois. Ce n'est que chez les jeunes (18 à 34 ans) que l'on observe une nouvelle diminution. Un résultat étonnant, car ce sont eux qui ont enregistré la plus forte augmentation du bonheur l'année dernière.
"Après la fin des mesures sanitaires, nous avons constaté chez les jeunes la plus forte hausse du sentiment de bonheur, certainement en raison de leur liberté retrouvée, d'une sorte de sentiment de 'hourra'. Entretemps, la situation est revenue à la normale de sorte que la poussée de bonheur s'est amenuisée", explique le professeur de l'UGent Lieven Annemans.
"De manière générale, les personnes âgées éprouvent davantage d'émotions positives que le groupe d'âge le plus jeune", un résultat que le professeur explique par les conséquences de la pandémie. Les confinements ont "empêché les jeunes adultes de se construire un réseau social", une étape pourtant "cruciale dans cette phase de vie des plus jeunes".
Du point de vue des groupes professionnels, les indépendants obtiennent de meilleurs résultats dans tous les domaines.
Concernant le coronavirus, la population belge a globalement le sentiment que la crise est derrière elle. Seuls 7% des sondés éprouvent encore une peur forte du virus. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle se sent insouciante: plus de la moitié de l'échantillon indique se sentir très inquiète, en raison de l'inflation, de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine. C'est davantage que lors de la deuxième vague de la pandémie.
Autre fait notable: la confiance des Belges dans la politique atteint un nouveau creux avec un score de 3 sur 10. La confiance dans les médias (4,3 sur 10) et dans le système judiciaire (4,5 sur 10) est également très faible.
"Il existe un lien évident entre notre bonheur et notre confiance dans la politique et dans les autres", explique NN. "Le rapport sur le bonheur dans le monde, publié chaque année par les Nations Unies, a montré l'an dernier que dans les pays les plus heureux, les gens exprimaient des niveaux élevés de confiance dans la politique et entre eux."
L'enquête se base sur les réponses de 1.709 personnes interrogées fin 2022.