Le tribunal correctionnel du Hainaut, division Mons, a prononcé lundi la culpabilité d'un médecin urgentiste de l'hôpital Epicura d'Hornu pour l'homicide involontaire d'un adolescent âgé de 14 ans. Le médecin bénéficie de la suspension du prononcé de la condamnation pour une période de trois ans. L'hôpital et un pédiatre sont acquittés.
Le 28 novembre 2015, un adolescent âgé de 14 ans a été renvoyé chez lui après un passage aux urgences.
L'adolescent se sentait mal, il avait des frissons et sa température était élevée. Le médecin urgentiste lui a administré une aspirine et un anxiolytique, estimant qu'il s'agissait d'un début de grippe. Or, le jeune homme souffrait d'un syndrome Opsi, depuis qu'on lui avait enlevé la rate à l'âge de cinq ans. Il est décédé chez lui, le soir-même, d'une septicémie pneumocoque.
Il ressort de l'enquête que le médecin urgentiste qui l'a pris en charge ne s'est pas rendu compte du risque infectieux. Selon un collège d'experts désigné dans le cadre de l'enquête, l'urgentiste n'a pas pris en compte le dossier médical mentionnant les antécédents du patient. Il n'a, dès lors, pas cherché des informations dans la littérature médicale, accessible sur internet notamment. Selon les experts, l'urgentiste y avait accès et il devait dresser un tableau général du patient.
De plus, les parents ont déclaré avoir informé le médecin de l'état de santé de leur enfant. Ces derniers réclamaient un antibiotique, comme celui qu'un autre médecin avait administré au jeune homme en 2010. Ce médicament ne lui a pas été administré.
L'urgentiste s'est seulement contenté de prendre l'avis d'un pédiatre, par téléphone. Le ministère public avait requis son acquittement, estimant que le pédiatre n'avait pas été correctement informé par son collègue. Dès lors, il n'avait pas bien analysé la situation.