Le CIMACS a tiré les leçons de l’enquête réalisée auprès des candidats spécialistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et propose quelques actions dans un memorandum.
Le comité interuniversitaire des médecins assistants candidats spécialistes (CIMACS) a vu le jour en début d’année académique 2018-2019. Il regroupe des représentants élus des médecins assistants candidats spécialistes (MACS) des trois universités francophones: ULB, UCL , Ulg, et des représentants du CIUM. Son objectif est de défendre l’intérêt des MACS de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Jérôme Lechien est le président et l’un des fondateurs du CIMACS.
Pour Jérôme Lechien, «les résultats de cette enquête démontrent que la loi réglementant le temps de travail des MACS (Loi de 2010) n’est pas encore respectée, même si nous devons reconnaître qu’il y a eu de fortes améliorations des conditions de travail depuis 20 ans».
Envoyer des inspecteurs du travail dans les hôpitaux
La première proposition consiste «à solliciter des inspecteurs du travail afin de vérifier le respect de la loi dans les hôpitaux». Globalement, 56% des MACS dénoncent des horaires dépassant leur contrat de travail, ce qui correspond à un non-respect de la loi.
Dans ce contexte, la deuxième proposition entend discuter sur la possibilité de créer un système de pointage pour les MACS afin de mieux objectiver leur temps de travail. D’autres systèmes peuvent être proposés comme le fait que le MACS rende sa fiche d’horaire à une structure indépendante.
Pour durablement modifier les pratiques, il convient aussi de mettre en place un organisme indépendant pour s’occuper de la rémunération des candidats spécialistes de façon à uniformiser les salaires, les rémunérations de gardes, et des heures supplémentaires «comme c’est déjà le cas partiellement pour la médecine générale».
Stop à la pression de l’opting-out
Au niveau de la problématique de l’opting-out, le mémorandum entend proposer une dissociation claire entre la signature du contrat de travail, et l’acceptation de signer l’opting-out. Cette signature pourrait être différée par rapport à celle du contrat: en ligne via le site du Service publique fédéral Santé publique.
Qualité de la formation
Pour le CIMACS, il serait judicieux de publier un cadastre de la qualité de la formation en regard du centre hospitalier, et du service de spécialité. Ce cadastre serait consultable publiquement par les professionnels de la santé et par chaque citoyen belge.
Révision des quotas Inami
Enfin, face aux 40% des effectifs des équivalents temps plein qui partiront à la pension durant les dix prochaines années, le memorandum est clair: «Nous exigeons une révision à la hausse des quotas Inami».
Grossesse et formation
La question de la grossesse durant la formation doit être abordée par des experts et une uniformisation de la période d’arrêt doit être adoptée. Encore aujourd’hui, le CIMACS déplore que la question de la grossesse soit abordée comme un point péjoratif lors de l’interview de sélection des futurs MACS dans certaines spécialités, et il n’est pas normal que certaines MACS enceintes soient contraintes de travailler pratiquement jusqu’à terme avec tous les risques que cela comporte.
Jerome Lechien conclut: «Notre message est important: nous ne voulons pas travailler moins, mais travailler mieux! Je pense que nous devons tous reconnaître qu’il y a un mieux dans l’amélioration de nos conditions de travail lorsqu’on compare celles-ci à il y a 10 ou 20 ans. Cependant, certains points sont à améliorer si on veut progresser vers un système plus humain sur le long terme. Pour beaucoup des revendications qui émanent directement de nos MACS sondés, nous devons travailler en étroite collaboration avec nos maîtres de stage et les facultés qui sont, très souvent, soumis aux mêmes contraintes que nous et qui rencontrent des difficultés similaires (administratives, définancements, etc.) dans la pratique de ce que nous persistons à considérer comme le plus beau des métiers».
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