D’ici à fin 2016, nous compterons plus de 500 places supplémentaires pour mieux accueillir les internés, se félicitent tant le cabinet De Block que le cabinet Geens. Els Cleemput, porte-parole de Maggie De Block, relativise quelques remarques critiques de la Vlaamse Zorginspectie (Inspection flamande des soins) par rapport au Forensisch Psychiatrisch Centrum de Gand.
«Dès le début de cette législature, nous nous sommes démenés pour obtenir un accueil digne et des soins résidentiels adaptés pour les internés en dehors des prisons», indiquent Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et Koen Geens, ministre de la Justice. «Depuis le début de cette législature, nous avons ouvert des places pour des internés dans trois centres différents. Ces établissements remplissent le rôle de chaînon manquant dans le circuit de la psychiatrie forensique et contribuent à faire sortir les internés de nos prisons, tout en tenant compte du risque pour la sécurité de la société et des victimes.»
L’honnêteté permet toutefois de dire qu’une grande partie de cette infrastructure avait été préparée par les prédécesseurs des deux ministres, mais ceux-ci ont exécuté les projets dans un court délai. Voici leurs réalisations en résumé:
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Bierbeek (30 places de longs séjours pour internés avec un grand risque de récidive prêtes)
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Tournai (30 places pour internés avec possibilités de resocialisation, 30 places de longs séjours pour internés prêtes)
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Zelzate (20 places pour femmes internées, prêtes d’ici à la mi-mai)
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De plus petits projets, représentant 20 places supplémentaires
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FPC Antwerpen (d’ici à fin 2016, 182 places pour patients internés avec un risque élevé pour la sécurité et pour des femmes internées)
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FPC Gent (264 places pour hommes internés avec un risque élevé pour la sécurité prêtes)
Voici pour les ambitions. Mais la pratique expose encore des manquements, comme il ressort d’un récent rapport de la Vlaamse Zorginspectie au Forensisch Psychiatrisch Centrum de Gand, relevait le quotidien flamand De Morgen. Voici quelques points de critique:
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Le staff de jour est souvent insuffisant. Pour chaque pause, il n’est pas toujours possible d’avoir un infirmier par unité (norme des hôpitaux psychiatriques);
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Le staff de nuit est aussi insuffisant;
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Tout le personnel n’a pas le diplôme requis;
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Il existe un grand champ de tension entre les contractuels et les exigences qualitatives en matière de soins et de sécurité du patient (0,7 prestataire de soins par lit).
Els Cleemput explique au Spécialiste que la vision du cabinet ne rencontre pas celle de la Zorginspectie. «On ne peut pas entièrement assimiler les centres de psychiatrie forensique (CPF) à des hôpitaux psychiatriques, y compris au niveau des normes. Dans un CPF, on est obligé de participer à certaines activités, tandis que dans un hôpital psychiatrique, ce choix est libre. Si vous n’y participez pas dans un CPF, vous êtes enfermé dans votre chambre et il n’y a pas besoin de personnel parce que cela ne requiert pas de traitement.» Selon le cabinet De Block, le CPF de Gand fournit un «travail fantastique». Mais bien sûr, il y a encore de petites erreurs dans la phase de lancement. «Nous devons encore peaufiner un certain nombre de protocoles. Et par exemple, les dossiers patient doivent encore être légèrement adaptés.»
‘Buddy’ versus infirmier
Els Cleemput nuance aussi le fait qu’il y aurait trop peu d’infirmiers au CPF de Gand ou encore que tout le monde n’aurait pas le diplôme adéquat. «Le CPF fonctionne de telle façon que chaque accompagnant individuel est une sorte de personne de confiance, souvent un ‘buddy’ pour lequel une formation spécifique n’est pas requise. Chacun a une tâche spécifique. Là, nous n’avons pas la même vision que la Zorginspectie.»
La norme de 0,7 prestataire de soins par lit ne sera donc pas modifiée, pas non plus pour le CPF d’Anvers qui ouvrira bientôt ses portes. «Le personnel même est très satisfait de la situation actuelle au CPF de Gand. Ce que rapporte De Morgen est vraiment navrant», ajoute encore Els Cleemput.