Face aux réformes et aux enjeux actuels de la mise en réseau, les petits hôpitaux ne risquent-ils pas de disparaître ? Pour l'Unessa, trois scénarios sont possibles.
En 2016, la ministre fédérale de la Santé avait tancé les petits hôpitaux : « Nous recevons de nombreuses propositions de petits hôpitaux qui veulent maintenir tous leurs services. Ce n’est pas la meilleure manière de garantir la qualité des soins.» Depuis de nombreux acteurs ont pris conscience d’une indispensable évolution. Le Dr Philippe Devos, président du conseil médical du CHC de Liège et administrateur de l’ABSyM, en avril 2018, dans Le Spécialiste soulignait par contre que « les petits hôpitaux ont une plus grande souplesse de mouvement et peuvent réagir plus vite aux réformes ».
Face aux enjeux actuels de la mise en réseau, l’Unessa, UNion En Soins de SAnté, voit un avenir à ces plus petites institutions comme l’explique son porte-parole, Jean-François Bodarwé : « Trois scénarios sont possibles. Les petits hôpitaux isolés peuvent conserver des activités de proximité utiles au patient. » Ils pourront ensuite les renvoyer vers les gros hôpitaux pour les interventions plus importantes. "Une autre alternative, ce serait de s'hyperspécialiser (revalidation, gériatrie, soins chroniques...)." Ils pourraient alors jouer un rôle à la fois distinct et complémentaire pour les grands hôpitaux les plus proches.
Enfin, pour certains, il est aussi possible d’intégrer un mix de ces deux modèles. « Aujourd'hui, du côté wallon, les hôpitaux de Chimay, Lobbes et Saint Vith sont des petites entités par exemple » ajoute Jean-François Bodarwé qui précise qu’un petit hôpital, « est une institution qui possède moins de 220 à 250 lits. »
Une opportunité à saisir
Pour lui, la logique des réseaux peut être aussi une opportunité. « Ils vont dans certains cas pouvoir compter sur des médecins qui ne seraient pas venus chez eux, grâce aux entités associées. » Il se veut rassurant : « A court terme, il n'y a pas de risque de fermeture d'hôpitaux. »
Dans ce dossier, Philippe Leroy, le directeur général du CHU Saint-Pierre, évoque aussi la réalité du terrain économique alors qu’à Bruxelles, selon lui, « il n’y a plus de petits hôpitaux. » Ils font aujourd’hui, tous partie de structures plus importantes. « Plus l'institution est petite moins elle a de poids dans les négociations. Il devient difficile de survire pour les petites hôpitaux face aux impératifs de qualité, de coût de fonctionnement et même les médecins sont de moins en moins intéressés par les petites structures. » Il se demande même si « à terme, les hôpitaux de taille moyenne ne vont pas bientôt devenir les "petits" avec les regroupements qui sont en cours. »
Lire aussi :
> Les petites structures ont aussi leur place dans les réseaux (Dr Philippe Devos)
> Les petits hôpitaux sur le défensive
De quoi parle-t-on ? De la petite structure (au sein ou non d’une plus grande) mais qui ne pourrait plus avoir tous les services (c’est bien cela la réforme) ou de la petite structure isolée, qui manque du volume nécessaire, et qui ne survivra pas sans mission intégrée au réseau? https://t.co/cHCeIFcmXI
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 28 septembre 2018
Les petits hôpitaux ont leur chance dans les scénarios décrits mais pour ça les orientations sont à prendre maintenant.Le frein principal pourrait bien venir d'une base sur la défensive faute de stratégie claire & d'action @dr_wardsam @abh_bvz @numerikare @drbejj @Maggie_DeBlock https://t.co/yl0voFjLDJ
— Karolien Haese (@Karolien1231) 28 septembre 2018
Centre de diagnostique, polyclinique specialisée et clinique de jour dedie. Tant de possibilites et opportunites a saisir.
— Sam Ward (@dr_wardsam) 30 septembre 2018