Le projet de réintroduction du certificat médical obligatoire pour une absence d'un jour, prévu dans la "super-note" du formateur Bart De Wever, ne permettra ni de réduire le nombre de travailleurs en incapacité de travail ni de lutter efficacement contre l'absentéisme de courte durée. C’est ce qu’explique Lode Godderis, CEO du service externe de prévention IDEWE et professeur en médecine du travail à la KU Leuven, dans un communiqué ce mercredi..
Selon Lode Godderis, le certificat médical pour une journée d'absence n’apporte aucune valeur ajoutée et présente plusieurs inconvénients. "Tous les éléments indiquent qu'il ne contribue pas à prévenir l’absentéisme. En mettant l’accent sur le contrôle, on ferme la porte à la communication et au dialogue sur la future reprise du travail", estime-t-il.
Dans le cadre de sa politique de lutte contre l’absentéisme, la super-note de Bart De Wever prévoit de supprimer la possibilité de s’absenter jusqu’à trois jours par an sans attestation médicale. Une mesure que Lode Godderis juge inefficace, rappelant que le certificat médical n’a pas permis de contenir la tendance à l’absentéisme ces dernières années. Il plaide pour une politique d'absentéisme et de réintégration plus structurée, basée sur la responsabilité partagée entre l'employeur et le travailleur.
"L’abus est un problème d’attitude professionnelle qui doit être abordé au travail, et non dans un cabinet médical", souligne-t-il. Plutôt qu’un simple certificat, il prône un échange direct entre le travailleur et son supérieur hiérarchique dès le début de l'absence. Cela permettrait, selon lui, d'éviter les absences injustifiées tout en facilitant un retour au travail progressif.
Lode Godderis milite également pour l’introduction d’une "note d’aptitude", qui remplacerait le certificat médical classique. "Cette note permettrait aux médecins de se concentrer sur ce que le travailleur est encore capable de faire, plutôt que de se focaliser uniquement sur ses limitations", explique-t-il. Une mesure qui, selon lui, est également soutenue par le Voka, l'organisation patronale flamande.
L’expert conclut que l’absence de contrôle ne doit pas être assimilée à une absence de suivi, insistant sur l’importance du maintien du contact entre l’employeur et le travailleur dès le début de l'absence pour maximiser les chances de réintégration.
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