Les personnes aux revenus bas, au niveau d'éducation peu élevé ou issues de l'immigration ont davantage tendance à postposer une visite chez le médecin, ressort-il d'une étude sur base des données de 70.000 patients menée dans 34 pays, dont la Belgique.
Cette enquête, qui fait l'objet mercredi d'une publication dans le Health Services Research Journal, montre que 15% de la population européenne a déjà remis à plus tard une visite chez le médecin. "Les personnes aux revenus bas, au niveau d'éducation peu élevé ou issues de l'immigration sont vulnérables et ont davantage tendance à postposer les soins de santé", indique le doctorant Jens Detol lenaere, de l'Université de Gand (UGent). "Nous voyons en fait la différence la plus marquée entre ceux d'un niveau d'éducation et de revenus bas et ceux d'un niveau d'éducation et de revenus moyens. Nos analyses statistiques ne montrent en revanche plus de différence entre le niveau moyen et élevé".
De 2011 à 2013, des chercheurs se sont rendus dans des salles d'attente de 31 pays européens, ainsi qu'en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande. A chaque fois, les 9 premiers patients arrivés ont été interrogés, pour un total de répondants de près de 70.000. Les enquêteurs demandaient, entre autres, s'ils avaient postposé des soins dans les 12 derniers mois. Toutes raisons confondues, 15% des personnes interrogées a admis que c'était le cas. "Le pourcentage de personnes qui remettent cela à plus tard est sans doute bien plus élevé, car nous avons interrogé des gens qui avaient déjà pris le chemin du cabinet médical".
Selon Jens Detollenaere, les autorités ont un rôle important à jouer dans la lutte contre ce phénomène. "Nous voyons moins ce réflexe de postposer des soins pour raisons financières dans des pays où les soins de première ligne sont accessibles et correspondent aux besoins. Il ressort de différentes études que les groupes les plus vulnérables ne savent souvent pas à qui s'adresser en cas de problèmes de santé ou comment le système fonctionne."