La responsabilité – l’obligation de rendre compte de l’usage que nous faisons des moyens dévolus aux soins de santé – est une notion qui a été évoquée à plusieurs reprises lors du symposium organisé en l’honneur de Marc Moens. Si un gouvernement finit par être formé, il faudra clairement tirer le maximum de chaque centime alloué à la santé, car le climat sera plus que jamais aux économies.
«Il n’y a guère de moyens pour l’innovation», a souligné Maggie De Block. «Un budget de 30 milliards pour les soins de santé, cela semble colossal, mais c’est vraiment un défi lorsque l’on voit tout ce que cette somme doit permettre de réaliser. Je plaiderais donc pour qu’au moins une partie de la norme de croissance légale soit consacrée à l’innovation.»
«Au cours de la législature écoulée, nous avons pris de nombreuses mesures pour que nos patients bénéficient du remboursement de médicaments innovants. Nous avons par exemple été l’un des premiers pays à dégager des moyens pour l’immunothérapie, mais aussi pour le traitement de l’hépatite C. Nous avons pu mettre en pratique toutes les recommandations d’Onusida grâce aux antirétroviraux. Il y a le test PNI. Tant de choses ont changé, mais cela reste un défi, parce que le modèle de remboursement actuel a ses limites.»
«Que tout le monde fasse une utilisation rationnelle des moyens publics et vérifie ce qu’ils ont permis de réaliser. Je voudrais une nouvelle fois renvoyer au rapport du KCE sur les maternités, un secteur auquel nous consacrons trop de moyens alors qu’il en manque à d’autres niveaux. Ne rien faire de cette étude relèverait d’une négligence coupable. Tout le monde a une part de responsabilité sur ce plan. Nous devons nous montrer critiques par rapport à notre propre rôle et à celui d’autrui, et améliorer la collaboration dans les soins de santé.»
Plus durs avec les tricheurs
«Nous pouvons encore faire des progrès en améliorant la collaboration entre nos administrations de santé, en confiant un rôle plus moderne à nos mutuelles et en aidant les patients à participer à la gestion de leur santé. Nous devons aussi nous montrer plus durs avec les tricheurs. Pousser encore plus les organisations professionnelles à réfléchir à l’utilisation optimale des moyens. Nous voulons plus de transparence à tous les niveaux, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons enregistrer des avancées durables.»
Pour conclure, la ministre De Block s’est adressée directement au Dr Moens en ces termes : «Marc, tu as déjà vu passer au cours de ta carrière 28 ministres de la Santé. Il aurait pu y en avoir un de plus si nous avions un nouveau gouvernement, mais qui sait, peut-être que nous jouerons les prolongations et que je resterai ta 28e. En tout état de cause, espérons surtout que nous aurons rapidement un nouveau gouvernement afin que le prochain ministre de la Santé puisse poursuivre la tâche. Et je ne doute pas que Marc Moens trouvera encore le temps, à ses moments perdus, de le mettre au parfum.»
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