Les nécessités économiques liées aux modalités de financement des soins de santé ont eu un impact sur la réduction des durées de séjour en hôpital. Les progrès en matière de soins de santé permettent actuellement de soigner certains patients lors de certaines indications en dehors des murs de l’hôpital tout en gardant un ancrage fort avec celui-ci. C’est le concept d’hospitalisation à domicile ou HAD qui est donc plus que jamais à l’ordre du jour.
L’OPAT (Outpatient Parenteral Antimicrobial Therapy) est très développée aux États-Unis mais aussi dans certains pays d’Europe comme la France ou l’Angleterre (4,4 millions de journées d’hospitalisation à domicile en France en 2014). En mars 2017, Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, a sélectionné douze projets pilotes concernant l’hospitalisation à domicile (HAD), sur les 27 qui avaient été rentrés. Ils portent sur l’antibiothérapie à domicile et l’administration de traitements oncologiques.
Les premiers résultats d’une analyse d’efficacité du projet pilote H-OPAT réalisé par l’UZ Leuven ont été publiés et montrent à quel point ce type de projets démontre une prise en charge efficace tout en améliorant la qualité de vie du patient et en permettant de réaliser des économies dans le difficile équilibre des soins de santé.
Rappel du projet d’antibiothérapie à domicile à l’UZ Leuven
L’UZ Leuven a lancé en janvier 2017 un programme H-OPAT. Les antibiotiques sont préparés et administrés par un(e) infirmier(ère) à domicile. Ce projet est soutenu par une équipe multidisciplinaire de prestataires de soins impliqués dans l’hygiène hospitalière, l’infectiologie, la microbiologie et la pharmacie hospitalière.
Pour pouvoir dispenser des soins de qualité, un large éventail de procédures et de fiches d’informations a été établi, tant pour les prestataires de soins que pour les patients.
L’UZ Leuven a choisi de travailler, tant que possible et selon la stabilité de l’antibiotique, par perfusion continue des antibiotiques au moyen d’une pompe élastomère. Grâce à ces petites pompes portables, les patients sont complètement mobiles et peuvent reprendre leurs activités sociales ou professionnelles rapidement.
Dans ce projet, les infections osseuses et articulaires ainsi que les infections urogénitales sont les indications les plus importantes pour une hospitalisation à domicile. Ce sont donc les patients séjournant dans les services d’orthopédie et d’urologie qui ont bénéficié principalement de l’HAD.
Les staphylocoques et l’Escherichia coli sont les micro-organismes responsables les plus fréquents.
La témocilline et la vancomycine sont les antibiotiques
les plus prescrits.
Les antibiotiques ont été administrés par perfusion continue chez 50% des patients.
Quel bilan?
Après 17 mois d’expérience pratique (de janvier 2017 à mai 2018), le projet a pu être évalué positivement. Outre la satisfaction notable du patient, qui a pu reprendre ses activités et a bénéficié d’une amélioration de sa qualité de vie, la thérapie OPAT a été couronnée de succès grâce à une amélioration et une guérison cliniques chez la plupart des patients.
Une analyse d’efficacité plus détaillée a été réalisée entre-temps pour l’année 2017. D’après cette analyse, 806 des 1.064 journées d’hospitalisation épargnées en 2017 correspondent à des lits non justifiés. Autrement dit, 2,9 lits ont été libérés pour d’autres patients.
Références sur demande.
