Une opération de réduction de l’estomac au cours de laquelle un fil était accidentellement resté enfermé dans le corps de la patiente vient de se solder par la condamnation de deux médecins de l’AZ Delta de Roulers (Roeselare). Les intéressés conservent toutefois la possibilité d’aller en appel.
En 2001, Caroline Labaere, une patiente domiciliée à Izegem, fait réaliser une chirurgie de réduction gastrique dans ce qui était encore à l’époque l’hôpital municipal de Roulers. Elle développe après l’intervention des complications qui imposent son hospitalisation aux soins intensifs.
Trois ans après l’opération, elle remarque soudain un objet pointu qui dépasse de la peau au niveau du cou, qui s’avèrera être la fin d’un fil de pas moins de 63 cm. «Il s’agit en réalité du fil d’un cathéter introduit dans l’artère au cours de l’opération pour les besoins de l’anesthésie», explique son avocat Stijn Braeye. Les examens réalisés à l’hôpital révèlent en outre qu’un filament en spirale (provenant également du cathéter) s’est enroulé autour de son cœur – un corps étranger que les spécialistes de l’UZ Leuven parviennent heureusement en grande partie à éliminer. «Seul un fragment qui avait complètement fusionné avec la valve cardiaque n’a plus pu être retiré», précise l’avocat.
Dans un premier temps, personne à l’hôpital de Roulers n’a réagi à la demande de dommages et intérêts de la patiente, aucun médecin ne s’estimant responsable de l’incident. En 2009, Caroline Labaere a donc décidé d’assigner devant les tribunaux civils l’établissement lui-même ainsi que quatre médecins: le médecin-chef, le chirurgien, l’anesthésiste et le responsable des soins de suite.
«Deux médecins ont été condamnés, le chirurgien et le responsable des soins de suite», relate Stijn Braeye. L’ampleur du dédommagement n’est pas encore clairement connue. La patiente avait réclamé 62.000 euros, mais l’un des médecins est décédé entre-temps. Pour lui comme pour l’autre praticien condamné, c’est donc l’assurance qui devra intervenir.
Même si elle continue à traîner des problèmes de santé, la patiente est «très satisfaite» que l’erreur médicale ait été reconnue, conclut son avocat. Une procédure d’appel n’est toutefois pas à exclure.