La mutualité chrétienne (MC) signale avoir approuvé, lundi, au Comité de l’assurance, la proposition de budget santé. Non sans, dit-elle, l’avoir fait lester de quatre revendications. On y trouve l’adoption d’initiatives nouvelles… dès lors qu’il resterait une marge. Les socialistes ont votés contre, les Libres ont votés pour.
La proposition de 26,5 milliards d’euros « tient compte de la norme de croissance des soins de santé et de l’index », situe Jean Hermesse. S’il se réjouit de son approbation par une majorité « tant sur le banc des mutualités que sur celui des prestataires », le secrétaire général de la MC signale rester taraudé par quelques grandes préoccupations. Elles ont été traduites en principes que le Comité de l’assurance a ajouté à sa copie, à présent en route vers le Conseil général.
Tout d’abord, il faudrait que l’élaboration des budgets santé, plutôt que de se résumer à un exercice comptable annuel sans stabilité ni perspective, et qui demeure dominé par les intérêts de chaque secteur de soins, s’inscrive dans une vision globale et plus long-termiste du système de santé et de sa nécessaire évolution.
La MC s’alarme ensuite des dépassements récurrents relevés « année après année dans le secteur pharmaceutique ». Et de rappeler que le déficit de plus de 500 millions anticipé dans les dépenses médicaments a été escamoté cet été « de manière surprenante » par le gouvernement. Si la note finale s’avère plus salée, qu’on ne vienne pas puiser dans les enveloppes « ni des patients, ni des prestataires, ni des mutualités », réclame l’OA.
« Le Comité de l’assurance demande également la création d'un groupe de travail chargé d'examiner comment le budget des médicaments peut être maintenu sous contrôle et comment garantir plus de transparence » ajoute-t-il.
Enfin, selon la MC, mutualités et prestataires plaident pour des initiatives nouvelles dans la santé, à prendre s’il reste une marge en 2019. Une « liste de projets prioritaires » a été annexée à la proposition budgétaire.
Les mutualités socialistes ont, elles, voté contre la proposition, "qui contient de nombreuses ambiguïtés". Elles ont introduit une proposition alternative qui inclut notamment la nécessité de corriger le dépassement structurel du budget pharmaceutique.
Quant aux mutualités libres, qui ont voté pour la proposition, elles insistent pour que les principes de base de la proposition soient respectés, la vision à long terme des soins de santé notamment. Elles plaident également pour la mise en place d'un groupe de travail qui examinerait le budget pharmaceutique.
Le projet de budget se trouve maintenant sur la table du Conseil général de l'Inami, qui doit rendre sa décision finale avant la mi-octobre.
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