La Cellule planification du SPF Santé publique s’est penchée sur la mobilité internationale des étudiants et des médecins, scrutant les flux de et vers l'étranger entre 2004 et 2018. Parmi de nombreux autres enseignements l'étude révèle un pourcentage élevé d'inactivité des médecins étrangers, surtout dans certaines spécialités.
Il apparait que 5,7% des +/- 32.500 médecins ‘actifs dans les soins de santé’ en Belgique (à différencier des > 55.500 médecins ‘en droit d’exercer’) ne sont pas de nationalité belge. Au 31 décembre 2016, la part de non-Belges parmi les actifs oscille de 3 à 16% selon la discipline.
D’après la note du SPF Santé publique, les spécialités exercées dans le cadre Inami qui semblent attirer le moins les médecins étrangers sont la médecine générale (3,0%), la biologie clinique (3,3%) et la radiothérapie-oncologie (3,5%), tandis que les plus attractives sont la neurochirurgie (15,8%), l’oncologie médicale (12,2%) et la neurologie (10,0%). Une question d’attrait… , doublée de la nécessité de combler des postes vacants ?
Les médecins non belges arrivés sur le marché national du travail entre 2005 et 2016 et qui ont été actifs dans les soins de santé au moins une année jusque 2016, soit 1.773 médecins, appartiennent aux 2/3 à la Communauté française.
Restent-ils exercer en Belgique pour le reste de leur carrière ou retournent-ils dans leur pays d’origine ? « Parmi les médecins non belges non actifs dans les soins de santé en 2016 sur le territoire belge, la durée moyenne d’années en activité est de 2,3 années pour ceux qui ont un diplôme de base obtenu en Belgique et 1,8 année pour ceux qui ont un diplôme de base obtenu à l’étranger. »
Fin 2016 toujours, quelque 4,6% des médecins actifs dans les soins de santé en Belgique avaient obtenu leur diplôme de base hors frontières. Pour les 2/3, c’était en Roumanie (27,6%), aux Pays-Bas (15,6%), en France (13,3%) et en Grande-Bretagne (11,0%).
Par ailleurs, des médecins entièrement formés hors Belgique y viennent pour - théoriquement - y travailler, en vertu de la libre circulation. « Environ 250-300 personnes chaque année », d’après la note.
La Cellule relève encore que, globalement, au 31/12/2016, parmi les professionnels en droit d’exercer, de nationalité non belge et âgés de moins de 65 ans, « 72% sont inactifs sur le territoire belge, avec de grandes disparités selon la spécialité (de 10 à 94%) ». Chez leurs homologues belges, les chiffres d’inactivité par spécialité varient de 3 à 22% seulement.
Les disciplines exercées dans le cadre Inami où l’on observe un pourcentage d’inactivité des professionnels étrangers de moins de 65 ans le plus élevé sont l’anesthésie-réanimation (74,4%), la radiothérapie-oncologie (73,1%), la chirurgie plastique (70,3%) et la biologie clinique (69,4%). A contrario, ce taux n’est que de 14,3% et 19% en médecine d’urgence et médecine aiguë.
« Même si au niveau fédéral, il n’y a pas de volonté politique d’assurer et d’organiser un recrutement de la force de travail à l’étranger, force est de constater que des initiatives individuelles sont entreprises par des institutions de soins pour recruter du personnel à l’étranger. En effet, dans certaines spécialités médicales, malgré un nombre de professionnels théoriquement suffisant, certaines activités ne sont pas assurées et les manques sont comblés par des recrutements à l’étranger », lit-on dans la note.
Le Dr Giovanni Briganti , Président du Comité Interuniversitaire des Médecins Assistants Candidats Spécialistes (CIMACS) se dit “interpellé par les taux importants d’inactivité dans des spécialités assez prisées par nos propres médecins et avec relativement peu de places. Il serait intéressant dès lors de réfléchir à une potentielle révision à la hausse des quotas de ces spécialisations en collaboration avec les universités”.
> Découvrer l'intégralité de la note
Lire aussi : 6% de candidats médecins avec un diplôme de base en médecine obtenu à l’étranger