La consultation virtuelle est un concept assez large. Elle a trait à toutes les interactions entre un patient et un prestataire de soins qui ne se trouvent pas dans la même pièce. Elle revêt différentes formes et peut être asynchrone, comme dans le cas de questionnaires remplis on line par le patient et auxquels le médecin répond en différé, ou avoir lieu en temps réel, lorsque le patient entre en contact avec son médecin par téléphone ou vidéoconférence.
Comme nous le mentionnions dans une de nos précédentes éditions , ces « e-visites » ne sont pas vues d’un très bon œil par l’Ordre des médecins qui considère que l’accès aux soins en Belgique est suffisamment aisé que pour rejeter une façon de faire qui « jamais ne remplacera une consultation réelle sur le plan de la sécurité du patient, de la pose du diagnostic et de la délivrance de médicaments. »
Et pourtant…
Certains médecins canadiens ne semblent guère effrayés à l’idée de renoncer à leur cabane de consultation. Plus sérieusement, des données provenant de l’autre côté de l’Atlantique tendent à illustrer l’intérêt que peut constituer l’intégration de la consultation virtuelle aux approches plus conventionnelles.
L’étude ici évoquée a été menée en Colombie Britannique, province du Canada où les consultations virtuelles ont débuté en 2012 (1). Les investigateurs ont constitué un groupe de patients ayant bénéficié d’au moins une consultation de ce type et l’ont comparée avec un groupe contrôle de sujets ayant bénéficié d’un traditionnel colloque singulier, à peu près au même moment.
Les résultats nous apprennent que les jeunes, patients et médecins, sont significativement plus enclins à recourir à la consultation virtuelle, sans différence entre les sexes. Les seniors et les sujets ayant un état de santé plus altéré préfèrent la rencontre en face to face. Les groupes issus d’un milieu socio-économique plus défavorisé optent préférentiellement pour le virtuel.
Ceux qui ont expérimenté la consultation virtuelle l’ont « likée » dans 93 % des cas. Neuf sur dix ont estimé qu’elle était de qualité élevée (« high quality »). D'après cette étude, l’e-consultation se solderait par ailleurs par une diminution des coûts de première ligne de soins.
Bien sûr, la Colombie Britannique a une superficie de 944.735 km2 et compte 4,9 habitants/km2. La surface de la Belgique est de 30.528 km2 et la densité de notre population est de 368,53 habitants/km2. La présente observation pourrait toutefois alimenter une réflexion à une époque où la carence en médecins et les files d'attentes pour certaines spécialités deviennent de plus en plus palpable dans notre pays.
> Virtual Visits and Patient-Centered Care: Results of a Patient Survey and Observational Study
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