L'agence sanitaire de l'Union européenne est aux prises avec un manque de données fiables des pays de l'UE sur la pandémie et n'est pas assez transparente sur certaines de ses décisions, selon la médiatrice européenne Emily O'Reilly.
"La transparence et la responsabilité doivent être la pierre angulaire d'une institution qui a un rôle à jouer dans la protection de la santé publique", a déclaré Mme O'Reilly.
L'ECDC (Centre européen de contrôle et de prévention des maladies) n'a pas été transparent sur les échanges avec son homologue chinois CDC. En outre, certaines études de l'ECDC de l'année dernière n'ont pas été publiées.
"Il reste encore beaucoup à faire pour communiquer avec le public et expliquer comment et sur base de quelles preuves scientifiques l'ECDC effectue des évaluations", poursuit Mme O'Reilly.
L'ECDC est un acteur majeur de la réponse européenne à la pandémie. Il fournit notamment des estimations sur la sûreté des vaccins et fait des recommandations sur les stratégies de lutte contre la pandémie.
Selon la médiatrice, le centre n'a pas non plus été en mesure de collecter des données indépendantes et a donc dû s'appuyer sur des données incomplètes. Cela a limité l'efficacité des efforts de l'ECDC pour coordonner les actions des pays de l'UE.
L'ECDC n'est actuellement pas autorisé à collecter des données lui-même, mais dépend des données fournies par les États membres concernant, par exemple, le nombre d'infections, la capacité hospitalière et les stocks. Les pays de l'UE sont trop souvent laxistes à ce sujet, dit Emily O'Reilly, et ne parviennent parfois pas à répondre à un appel urgent de l'ECDC à fournir des données importantes. "Il y a donc un risque que l'ECDC ne soit pas en mesure de fournir rapidement des conseils pertinents aux États membres."
Selon l'ombudsman, l'agence a besoin de nouvelles compétences pour fonctionner correctement. Elle demande plus de moyens et de personnel.
La médiatrice a pour rôle d'enquêter sur les plaintes concernant les institutions de l'UE.