Dans le cadre du projet européen TEF-Health, le CHU de Charleroi-Chimay développe un projet innovant d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour son service des soins intensifs. 9,5 millions d’euros seront investis par la Région wallonne et l’Union européenne dans le volet belge du projet TEF-Health. Le ministre Borsus n’a pas caché son enthousiasme par rapport aux avancées que l’intelligence artificielle va apporter dans le secteur de la santé.
« L’intégration de technologies basées sur l'intelligence artificielle (IA) dans un service de soins intensifs, c'est inédit en Wallonie », a souligné le vice-président du gouvernement wallon, Willy Borsus (MR) lors de la séance inaugurale organisée le 13 septembre au CHU Marie Curie. «Ces installations vont offrir une nouvelle dimension au traitement de la donnée en faveur de la santé. A terme, l'implémentation de l'IA va permettre à la pratique médicale de gagner en efficience et également en temps. Les patients, les praticiens, et le secteur des soins de santé seront les grands bénéficiaires de ce projet.»
«Nous menons ce projet aux soins intensifs parce que nous nous sommes rendu compte que de nombreuses données qui sont récoltées dans ce service ne sont pas ou peu utilisées. L’exploitation de ces informations grâce à l’intelligence artificielle va permettre aux soignants d’anticiper certaines actions et de recevoir des alertes utiles concernant l’évolution des patients », explique le Dr François Roucoux, chef du département des technologies médicales au CHU de Charleroi.
Consortium belge
Ce projet innovant est une des concrétisations du projet européen TEF-Health qui ambitionne de mettre en place un réseau paneuropéen dédié à l’expérimentation et à la validation de solutions innovantes en IA et robotique dans le secteur de la santé.
Le CHU de Charleroi-Chimay coordonne le consortium wallon associé à ce projet européen. Ce consortium regroupe les centres de recherche Multitel, Cetic, Crids (UNamur) et peut compter sur l’implication du CHU Mont-Godinne, du CHU de Liège et de plusieurs partenaires : Biowin, Mécatech, WSL et le centre flamand Vito. «Dans le cadre du projet TEF-Health, nous ambitionnons de prendre en charge 500 entreprises innovantes, souvent des PME », ajoute le Dr Roucoux. Le consortium va fournir des processus de certification normalisés auxquels les innovations IA en santé devront se conformer.
9,5 millions d’euros seront investis par la Région wallonne et l’Union européenne dans le volet belge du projet TEF-Health. Le ministre Borsus n’a pas caché son enthousiasme par rapport aux avancées que l’intelligence artificielle va apporter dans le secteur de la santé.
«Je tiens à partager quelques chiffres qui illustrent à quel point l’IA progresse et va contribuer à la pratique médicale au sens large. Selon une étude, l’utilisation de l’IA semble être de nature à augmenter de façon considérable la précision du diagnostic médical, à hauteur de 30%. Par ailleurs, dans le marché mondial de la santé, l’IA pourrait atteindre à l’horizon 2025 une valorisation de plus de 30 milliards de dollars. A l’Hôpital Royal de Londres, l’IA est utilisée pour pouvoir hiérarchiser un certain nombre de priorités, par exemple, pour les demandes de radiographie. Ce système a considérablement optimalisé l’organisation de l’imagerie médicale au point de réduire significativement les délais d’attente pour les patients. L’IA permet également de produire une analyse prédictive permettant d’anticiper les risques de rechute sur base des dossiers médicaux de patients atteints de cancer. Tous ces exemples montrent que nous ne parlons pas de choses qui intéressent seulement quelques experts, mais d’une réalité qui est en route.»
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