Depuis jeudi passé, des ambulances équipées du dispositif de télémédecine de Zebra academy pour améliorer la prise en charge de l’AVC circulent à Bruxelles et à Anvers. Deux patients ont déjà pu bénéficier de ce nouveau service.
Zebra academy est l’un des 26 projets pilotes e-santé retenus par la ministre Maggie De Block. Issu de l’initiative de neurologues de la VUB et de l’UZ Brussel pour améliorer la prise en charge pré-hospitalière de l’AVC, le dispositif de télémédecine de la spin-off Zebra academy intègre 4 ambulances et dessert actuellement l’UZ Brussel et l'UZ Antwerpen.
A Bruxelles, les ambulances sont situées dans les départements de pompiers à côté de l’UZ Bruxelles, à côté de St-Luc à Woluwé et chaussée de Mons à Anderlecht. A Anvers, l’ambulance fournie par la société AMBUCE est située à l’UZ d’Anvers.
L’hôpital Erasme et les Cliniques universitaires Saint-Luc suivront prochainement. Une étude coordonnée par le Dr Laetitia Yperzeele (neurologue, UZ Antwerpen) devrait pouvoir montrer la valeur ajoutée du projet en termes de résultats cliniques et de réduction des coûts.
Comme nous l’avions déjà expliqué dans nos colonnes, le facteur temps est essentiel dans la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral puisque chaque minute perdue peut signer la disparition de quelques 2 millions de neurones avec les conséquences délétères que l’on imagine sur la santé des patients à court et à long terme.
La solution de télémédecine mise au point par Zebra academy avec la VUB, les neurologues de l’UZ Brussel et financée au départ par Innoviris, devrait améliorer la prise en charge de l’AVC dès l’arrivée du patient dans l’ambulance.
Bastien Ritzen, CEO de Zebra academy, explique qu’il y a deux parties au dispositif: le hardware installé dans l’ambulance et la plateforme web. Le hardware intégré dans l’ambulance se compose d’une caméra audio-vidéo, d’un lecteur de carte d’identité, et offre la possibilité de se connecter en bluetooth avec les dispositifs médicaux disponibles dans l’ambulance. Souvent, on me demande pourquoi avoir installé un dispositif spécifique là où on aurait pu fournir une tablette au staff ambulancier. La raison est que le hardware est conçu de manière à minimiser les interactions avec le staff ambulancier qui est présent pour s’occuper du patient et non de la technologie (par exemple: le staff ambulancier doit uniquement appuyer sur un bouton et le hardware se lance automatiquement; la caméra et l’écran sont placés de manière à rendre la discussion possible directement entre le patient et le médecin qui est à distance). Techniquement, ce choix impose un placement précis de l’angle de la caméra disposée sous l’écran, qui permette au médecin d’avoir une bonne vue sur le patient.
De son côté, le médecin hospitalier se connecte à une plateforme web qui d’une part, le met en contact audio-visuel avec le patient dans l’ambulance et, d’autre part, lui offre un support d’aide à la décision. Ce support est composé de différentes tables qui permettent, entre autres, d’enregistrer les données de base relatives au patient (nom, prénom, heure de l’incident), et sur base de 16 questions validées scientifiquement, d’évaluer la possibilité qu’il s’agisse d’un AVC et sa sévérité. Grâce à ces données, le médecin peut établir un premier diagnostic et préconiser une prise en charge à l’hôpital. Un rapport est automatiquement créé et partagé avec le staff hospitalier qui peut sans tarder organiser la suite des soins afin de gagner du temps pour le patient: enregistrer le patient, prévenir le neurologue de garde et le radiologue qui doit procéder au scanner…
Pour Bastien Ritzen, le démarrage jeudi du projet à Bruxelles et à Anvers signifie beaucoup: «Le démarrage du projet est une prouesse en soit étant donné qu'il est le résultat d'efforts conjoints du corps médical et de Zebra Academy réalisés lors de l'année qui vient de passer. Nous sommes également très fiers d'enfin pouvoir offrir ces nouveaux services aux patients belges. Enfin, nous sommes aussi impatients de partager le retour d'expérience de notre solution de télémédecine ambulancière de la part des neurologues qui participent au projet.»