La blessure du blé : Le dernier recueil de poèmes d’Eric Allard

Ex professeur de mathématiques et physique, écrivain, carolo, animateur d’un Blog littéraire (Les belles phrases), Eric Allard pratique l’aphorisme, l’humour souvent acide et la poésie…

Le dernier recueil de poèmes d’Eric Allard, « La blessure du blé », porte une double marque : celle d’un monde disparu et celle d’une vie au seuil des désirs sans cesse relancés…

(…)

Que le temps m’abreuve 

de ses cycles de l’aube 

si le fleuve du sens s’écoule

dans la mer aux lumières !

(…)

L’auteur, qui pratique souvent l’humour grinçant et jamais grincheux dans ses multiples et revigorants aphorismes et autres récits, sait le sens de ces détournements qui nous poussent souvent dans la bonne direction…

Ici, dans le temps des apories et des délitements, il mâche dans une langue souple et piquante la matière de la mémoire de sorte qu'elle échappe à l'inertie de l'enfouissement dans le néant de la béatitude des souvenirs…

« La blessure du blé » relève les lignes de force d'une existence, notre existence, toujours vouée à la perte et, dans le même temps, aux éblouissements des instants étirés dans le secret des apnées.  

Le poète souvent, est un orphelin qui ne cesse de poursuivre de ses vers cette commune malédiction. Le rire, le salut aux parents, aux beautés du jour et à la chambre noire des nuits, à l’enfance, construite sur les châteaux de sable du temps sont les embrassades du poète avec la vie.

Eric Allard arpente ici des sols de son existence, non pas dans la sanctification de la complétude mais, au contraire, en en révélant les cassures, les divergences, les terriers, ou les pics où ne vont se poser que les dieux, les oiseaux ou…les enfants. 

« Un jour je marcherai avec une canne et un chapeau !

Je n'aurai plus peur de rien 

car je saurai que je vais mourir. 

(…) 

C’est par cet aveu que commence un des poèmes du recueil, comme une émouvante exhorte à la dignité de devoir vivre et d'en finir un jour avec les salmigondis de la piétaille que nous sommes souvent. L'enfance est une île souvent où nous allons à reculons et le poète sait que tous les temps se mêlent jusqu’au dernier moment.

Dans sa préface, Philippe Leuckx souligne finement la richesse de la langue et des visions du poète de Jumet

Eric Allard, La blessure du blé, préface de Philippe /Leuckx, couverture de Claire Mériel, Éditions du Cygne, 49 p, 10 euros.

https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/

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