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Hôtel Solvay, Maison Cauchie, Musée Horta... Des noms qui chuchotent à l'oreille de celles et ceux qui apprécient les courbes végétales de l'Art Nouveau. Mais qui restent encore parfois timidement connus à l'étranger, et même en Belgique. Pour réaffirmer la place centrale de la capitale belge dans l'histoire de ce mouvement artistique prenant racine à la fin du 19e siècle, l'année 2023 sera celle de l'Art Nouveau à Bruxelles, a annoncé vendredi le gouvernement régional, lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Van Eetvelde.
"Nous sommes trop modestes face à des villes comme Barcelone, qui mettent leur patrimoine en valeur. Mais en réalité, la capitale de l'Art Nouveau, c'est Bruxelles!", proclame le secrétaire d'État bruxellois en charge de l'Urbanisme et du Patrimoine, Pascal Smet. Lier Bruxelles à l'Art Nouveau dans le cœur de sa population et sur la scène internationale, tel est le défi que s'est lancé le gouvernement avec "Art Nouveau Brussels 2023", sous la houlette du commissaire Paul Dujardin. L'objectif est ensuite de perpétuer les efforts au fil des ans.
L'opération est double, explique le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort: "protéger et faire connaître un patrimoine d'exception". Comment? Tout d'abord en ouvrant au public des bâtiments emblématiques, comme la Maison Hannon installée à deux pas de la Commission européenne. Mais aussi en proposant des visites de chantier de rénovation, des parcours guidés dans la ville, des ateliers destinés aux arts et métiers, des expositions temporaires à Bozar, Train World, au Centre de la bande dessinée... ou encore en plaçant de grands rendez-vous annuels comme le festival des lumières "Bright", la Brussels Art Fair (Brafa) ou les Journées du patr imoine sous la bannière "Art Nouveau".
L'événement se veut par ailleurs multilingue et inclusif, en contextualisant les liens entre l'Art Nouveau et la colonisation. On retrouve en effet, dans l'hôtel particulier d'Edmond Van Eetvelde, l'administrateur du Congo sous Léopold II, du bois importé du pays africain. La salle-à-manger, pièce d'apparat par ailleurs desservie par un majestueux escalier enroulé sous une impressionnante verrière florale, regorge de motifs rappelant ici un éléphant, là un arbre à caoutchouc alors exploité par les colons belges.
Un pass spécial, valable six mois, permettra au public de combiner plusieurs visites pour découvrir ces bâtiments et leur histoire.