Bozar révèle les multiples facettes du "maestro" James Ensor, de la peinture à la musique

© James Ensor Pierrot et squelettes, 1905 KBC Bank NV, Bruxelles

L'année James Ensor suit son cours dans la capitale avec l'ouverture jeudi d'une seconde exposition consacrée à l'artiste belge, cette fois à Bozar. Le Palais des Beaux-Arts bruxellois avait accueilli en 1929 la plus grande exposition consacrée jusqu'alors à l'Ostendais. À l'occasion du 75e anniversaire de sa mort, Bozar remet le couvert avec "Maestro", dédiée aux multiples facettes du peintre, également mélomane et écrivain.

Plus de 150 œuvres révèleront jusqu'au 23 juin la diversité du travail de James Ensor, dont la création "ne se résume pas aux peintures de masques et de squelettes", comme le rappelle le directeur de la Maison Ensor et comm issaire de l'exposition, Xavier Tricot. "Nous avons la chance de dévoiler ici un cabinet de curiosités, représentant la singularité et la richesse de cet artiste", a souligné le CEO de Bozar, Christophe Slagmuylder.

L'exposition s'ouvre ainsi sur une tapisserie de l'une de ses œuvres emblématiques, "L'entrée du Christ à Bruxelles". L'œuvre a été tissée en Chine dans les années 2000 sur le patron de la peinture originale, exposée au musée Getty de Los Angeles. Cette dernière est "trop fragile" pour être transportée en Belgique, a regretté M. Slagmuylder.

Outre des dessins sur papier, les couloirs du Palais des Beaux-Arts accueilleront notamment les travaux préparatoires, les dessins et les partitions de son ballet "La gamme d'amour", une œuvre musicale et artistique complète créée par l'artiste ostendais entre 1906 et 1920. "Ensor se considérait meilleur compositeur que peintre", rappelle à ce titre Xavier Tricot.

Plusieurs tableaux de l'artiste sont tout de même à découvrir. Il s'agit de portraits de mécènes qui l'ont accompagné durant ses vies bruxelloise et ostendaise, ou encore d'œuvres fantasmagoriques, comme "Pierrot et squelettes". "Les bons juges" ou "L'appel de la sirène" rappellent par ailleurs le désir de James Ensor de s'échapper des moqueries de sa jeunesse, utilisant la satire et le grotesque pour se moquer lui-même de l'humanité. D'autres tableaux, comme "La Vierge aux donateurs masqués", démontrent la fascination du peintre pour les œuvres religieuses. "Il était dans l'avant-garde, mais conservait toujours un pied dans la traditi on", relève Xavier Tricot.

L'exposition présentera également des photos et vidéos d'archives de James Ensor (né en 1860 et mort en 1949 dans la ville balnéaire), dans lesquelles il évoque sa vision de l'art et du monde. Les visiteuses et visiteurs seront aussi amenés à écouter l'enregistrement de son "discours aux masques loyaux", prononcé le 9 février 1929 dans le grand hall Horta de Bozar.

Des visites guidées - en français, néerlandais, anglais et langue des signes - seront programmées tout au long de l'exposition. L'événement "All Over the P(a)lace", durant lequel des performances et DJ-sets sont prévus un soir par mois, proposera une soirée consacrée à James Ensor le 25 avril. Un concert de musique classique autour de l'œuvre musicale de l'Ostendais y sera au programme.

"Maestro" a été composé en collaboration avec l'association flamande de lutte contre le cancer "Kom op tegen Kanker", qui recevra une partie des revenus liés à la billetterie.

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