L’Inami organisait le 21 juin un workshop sur «la télémédecine et les applications mHealth». L’objectif était de vérifier de quelle manière l’assurance soins de santé devait être adaptée pour contextualiser les nouvelles formes de soins dans le paquet global de l’assurance. Pour Gilbert Bejjani, secrétaire général de l'ABSyM «Nous sommes à un virage fondamental. Si nous ne faisons rien, dans 10 ans, le médecin sera un accessoire pour le patient."
Le 21 juin dernier l’Inami a organisé un workshop ayant pour thème «la télémédecine et les applications mHealth». L’objectif de ce workshop était de vérifier de quelle manière l’assurance soins de santé devait être adaptée pour contextualiser les nouvelles formes de soins dans le paquet global de l’assurance. «Nous sommes à un virage fondamental des soins de santé si certains en doutent encore. Si nous ne faisons rien, dans 10 ans, le médecin sera un accessoire pour le patient. Il cherchera un médecin juste pour faire l’examen. On sera dans une démarche du type «Uber». Il faut donc agir. Le médecin doit permettre l’équité et l’égalité d’accès en offrant ce qui répond au besoin de chaque patient… d’autant plus que tout le monde n’est pas connecté», explique le Secrétaire Général de l’Absym, Gilbert Bejjani.
Le smartphone ami ou ennemi
Pour le médecin, ce défi est d’autant plus difficile que le patient suit sa santé sur son smartphone: «Le patient, dans un espace sécurisé, partage de plus en plus ses données santé avec son médecin ou avec l’hôpital. Les associations de patients, elles-mêmes, disent qu’elles souhaitent garder le contrôle des données. Mais dans le même temps, certains patients partagent des données sur Facebook ou Google sans contrôle».
Simple et concret
Cette complexité des profils montre une réalité au médecin: le poids sans cesse croissant de la digitalisation: «Au quotidien, notre métier est profondément humain. Si la technologie l’investit et elle l’investira, tous les logiciels et les applications doivent être simples et concrets. Cela facilitera le travail du médecin et la qualité de sa relation avec son patient». Pour lui, un autre aspect est fondamental: «Cette digitalisation doit aider à la mise en place des soins intégrés et transmuraux. L’hospitalo-centrisme est terminé», rappelle Gilbert Bejjani.
La télémédecine avance
Dans ce contexte, la voie s’ouvre pour la télémédecine et son financement selon lui: «Quand on parle de financement et d’économie globale dans la cadre de value-based care, dans la réflexion, on doit intégrer le temps de médecin, le temps du patient et le déplacement pour la consultation (empreinte carbone)». Au-delà de ce préambule, pour lui, les choses sont claires: on doit commencer à rembourser les téléconsultations. «La première pourrait être payée le double si les suivantes sont payées à moitié prix dans le cadre de consultations de suivi par téléconsultation.»
Revendications des médecins
Du côté de l’Absym, la réflexion est donc sans appel sur ce sujet: «Si l’Inami fait des économies notamment grâce au travail des médecins avec les nouvelles technologies, il est légitime que les médecins soient payés en retour. Il faut qu’ils soient rémunérés parce qu’ils écoutent le patient et parce qu’ils ouvrent l’application et encodent. C’est d’autant plus important que je veux que le médecin et le patient soient de nouveau pleinement acteurs».
Enfin, un autre aspect devra évoluer avec urgence: cette digitalisation doit être pleinement intégrée avec des logiciels compatibles pour tous les hôpitaux et tous les médecins: «Il est temps que tous les acteurs le comprennent», conclut Gilbert Bejjani.
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Derniers commentaires
David SIMON
28 juin 2019Bonjour Marc Thomas,
Pouvez vous m’expliquer en quoi Gilbert Bejjiani dans cette contribution fait preuve de corporatisme ou de mercantilisme ?
Bonne journée
David SIMON
Médecin de Famille à Colfontaine
Marc TOMAS
25 juin 2019Il est pénible d'entendre encore toujours des réflexions corporatrices et mercantiles venant de l'ABSYM. Nous avons mis des années-lumière à comprendre que la société en général et les patients en particulier avançaient plus vite que nous. La plupart des outils connectés l'ont été sans une participation des patients ni des médecins. La seule voie est celle d'une validation des outils, selon un processus d'évidence. On ne peut plus se contenter d'un simple marquage CE et les patients et aidants-proches doivent être intégrés dans cette validation. Notre façon de faire évoluer la connaissance des patients passera inexorablementpar cette approche mhealth