L‘endocrinologie est une sous-discipline de la médecine interne, unique et complexe, en raison de ses spécificités telles que le contrôle « à distance » par transmission hormonale pour réguler le métabolisme, la reproduction, le comportement etc. Depuis l'été 2020, l'Union professionnelle des Médecins Spécialistes en Endocrino-Diabétologie a vu le jour dans le but précis de défendre les intérêts professionnels des endocrinologues, sous tous leurs aspects.
Concrètement, cela signifie que le diabète constitue l’essentiel de notre travail, outre les troubles de la thyroïde, de la parathyroïde, des glandes surrénales et de l’hypophyse. Mentionnons aussi la masse graisseuse qui est une des composantes les plus actives sur le plan endocrinien, de sorte que l’obésité et les troubles lipidiques se trouvent aussi au cœur de nos activités. Enfin, évoquons aussi l’ostéoporose, l’andrologie, la fertilité, les troubles liés au genre etc. L’endocrinologie répond à tous vos besoins ! Par ailleurs, la connaissance de la médecine interne générale est un atout indispensable, pour nous endocrinologues, afin de pouvoir établir correctement un diagnostic et un traitement fiables. En outre, il est primordial de porter un regard holistique sur le patient. C’est pour cette raison que souvent, de nombreuses consultations en endocrinologie sont multidisciplinaires : l’exemple par excellence est la consultation diabétique qui nécessite une collaboration étroite entre le médecin, le patient, l’infirmier spécialiste du diabète, le diététicien et le psychologue qui s’efforcent ensemble, chacun dans son domaine d’expertise, de réguler au mieux la glycémie des patients. Citons également la consultation multidisciplinaire à la clinique du pied qui mobilise le chirurgien vasculaire, l’orthopédiste, le podologue et l’infirmier spécialiste du traitement des blessures ; la consultation à la clinique de la fertilité avec le gynécologue ; la consultation multidisciplinaire à la clinique de l’obésité avec le médecin spécialiste en réadaptation, le chirurgien bariatrique, le psychologue et le diététicien pour n’en citer que quelques-uns... La concertation est dans notre ADN !
Etant donné l’étendue de notre spécialité, chaque hôpital dispose immanquablement d’un endocrinologue : en effet, notre spécialité s’occupe principalement des patients atteints d’affections chroniques qui ont besoin tout au long de leur vie, du soutien d’autres disciplines médicales. Un patient diabétique risque d’être hospitalisé 2 à 6 fois de plus par rapport à un patient non diabétique (pour des causes liées ou non au diabète). La littérature (et l'expérience pratique !) nous apprend que 20-25% de tous les patients hospitalisés souffrent de diabète ! Nous avons également été confrontés à ce problème lors de la crise du corona!
“Nous vivons une époque passionnante en tant qu’endocrinologues”.
Cent ans après la découverte de l’insuline, l’approche du diabète a radicalement changé. Durant ces dix dernières années, la technologie s’est installée dans le quotidien des patients diabétiques de type 1 : le glucose peut désormais être mesuré de manière continue et non invasive, grâce à un capteur de glucose.
Cela implique une approche totalement nouvelle de la gestion de la glycémie lors de la consultation liée au diabète, tant pour l'endocrinologue et le patient que pour l'infirmier spécialiste du diabète. Les pompes à insuline sous-cutanées ont été totalement modifiées : au départ, il s'agissait de pompes équipées de détecteurs permettant au capteur de glucose et à la pompe à insuline sous-cutanée de communiquer entre eux pour éviter l'hypoglycémie au patient : quelle (r)évolution ! Et le pancréas artificiel est enfin là ! Les capteurs glycémiques reliés aux pompes à insuline forment une « boucle fermée » permettant à nos patients diabétiques de type 1 d'atteindre enfin un taux d'HbA1c de <7%, sans hypoglycémie invalidante et avec une correction automatique des valeurs supérieures. Ces technologies révolutionnaires changeront de nouveau profondément l’approche du diabète et c’est avec enthousiasme que nous pouvons enfin offrir ces possibilités au patient, après des années d’attente. Pour les patients diabétiques de type 2, beaucoup de changements se sont déroulés au fil des années : de nouvelles classes d'antidiabétiques tels que les analogues du GLP1 et les inhibiteurs de SGLT2 assurent aujourd’hui un meilleur contrôle de la glycémie avec une réduction de poids, de sorte que l'utilisation de l'insuline peut être reportée chez de nombreux patients. En outre, ces substances induisent un effet cardioprotecteur. Et il y en a d'autres que nous attendons avec impatience, comme les « twincrétines » qui semblent avoir des résultats très prometteurs !
Cependant, tout dépend du remboursement de la technologie et des médicaments : cela serait possible pour certains produits, pour d'autres non. Il est souvent difficile de savoir à l'avenir ce qui sera remboursé et ce qui ne le sera pas, à tel patient ou à tel centre.
Il va sans dire que pour les endocrinologues, il importe d’être tenu au courant des dossiers de remboursement et des négociations en cours à l'INAMI afin de proposer à tout moment les meilleurs produits/médicaments au patient, et ceci dans un contexte technologique/numérique en rapide évolution. Lorsqu'un patient choisit une pompe à insuline, par exemple, il s’engage en général pour quatre ans.
Certaines matières sont aussi essentielles pour nous, comme la prochaine réforme de la nomenclature et les critères d'agrément pour l'endocrinologie, tant en Belgique qu'en Europe. De nombreuses questions pratiques, non abordées durant la formation, sont souvent posées par les endocrinologues fraîchement agréés, surtout au début de leur carrière. Il doit alors leur être possible de s’adresser à un point de contact fiable pour obtenir des réponses. C’est une évidence que la crise du corona a encore soulignée. Auparavant, les collègues avaient l’occasion de se parler de manière informelle lors d'un symposium, mais cela est moins facile aujourd'hui : la plupart des réunions ont désormais lieu en ligne, et il est plus difficile, voire impossible, de trouver du temps pour une discussion à bâtons rompus lors d'un grand webinaire Zoom.
Une union professionnelle s’imposait
Cela faisait déjà un certain temps que la nécessité de créer une union professionnelle s’imposait, et la crise du corona nous l’a démontré une fois de plus. Ainsi, au cours de l'été 2020, l'Union professionnelle des Médecins Spécialistes en Endocrino-Diabétologie a vu le jour dans le but précis de défendre les intérêts professionnels des endocrinologues, sous tous leurs aspects. Notre union est bien entendu indépendante de toute société scientifique, association de patients ou syndicat médical existant.
Notre volonté est d’offrir une vue transparente sur l’endocrinologie et tous ses domaines apparentés : nous souhaitons aussi devenir un point de contact fiable pour tous les endocrinologues, quel que soit leur lieu de travail en Belgique : cabinet privé, université, hôpital régional... En raison de nos liens avec le GBS, notre union est aussi devenue un point de contact officiel pour les pouvoirs publics ou d'autres organismes faisant autorité qui sollicitent les conseils des endocrinologues. Nous avons pu le constater assez rapidement lors de la crise du corona.
Pour nous, la transparence et la communication sont primordiales : c’est la raison pour laquelle nous sommes régulièrement en contact avec nos membres. Des newsletters leur sont fréquemment envoyées dans leur propre langue pour les informer des activités actuelles du comité directeur. Nous restons aussi en contact étroit avec les sociétés scientifiques agréées en endocrinologie et les consultons si nécessaire.
Etant donné la crise du secteur de la santé et les réformes en cours, nous avons souhaité agir rapidement et avons mis en place un comité directeur provisoire.
Notre objectif principal en 2021 est d'organiser de manière démocratique, une élection du comité directeur de l'union professionnelle, afin de nous assurer que nos décisions sont soutenues par le plus grand nombre possible d'endocrinologues.
La création et la présentation officielle de notre union professionnelle (BSED) ont suscité une vague de réactions positives, surtout en Flandre. Aussi, après seulement quelques mois, nous sommes fiers de représenter déjà 40% des endocrinologues en Flandre. Pour l'instant, nous sommes moins connus auprès de nos collègues francophones, mais nous espérons changer cela dès que possible et nous travaillons à nos futures communications. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts !
Vous n'êtes pas encore membre ? Vous souhaitez être tenu informé des derniers développements de l’endocrinologie ou participer aux travaux du comité directeur représentatif de l’union professionnelle des endocrinologues ? Si tel est le cas, nous vous invitons à prendre contact avec l’union professionnelle à l'adresse suivante www.bsed.be, et à introduire une demande d'affiliation ! Nous espérons vous accueillir bientôt !