Le pape François a demandé, lors de la messe qu'il préside dimanche au stade Roi Baudouin, "à tous de ne pas couvrir les 'abus'" et de condamner les agresseurs pour pouvoir "guérir de cette maladie que sont les' abus'", faisant référence aux violences sexuelles commises au sein de l'Église.
"Je demande aux évêques: ne couvrez pas les abus, condamnez ceux qui abusent", a-t-il encore exprimé. Le souverain pontife a ajouté qu'il fallait "que les choses se sachent" et "dénoncer ceux qui 'abusent'. Il faut du courage pour le faire", a-t-il salué. "Il faut que ceux qui 'abusent' soient jugés, qu'ils soient laïcs, prêtres ou évêques", a encore souligné le chef de l'Église catholique.
Dans le reste de son homélie, le souverain pontife a également fait référence aux sans-papiers. "L'égoïsme (...) est scandaleux, parce qu'il écrase les petits en humiliant la dignité des personnes et en étouffant le cri des pauvres", a-t-il débuté. "Lorsque les seuls principes de l'intérêt personnel et de la logique du marché sont mis à la base de la vie des individus et des communautés, il en résulte un monde où il n'y a plus de place pour ceux qui sont en difficulté, ni de miséricorde pour ceux qui se trompent, ni de compassion pour ceux qui souffrent et n'arrivent pas à s'en sortir. Pensons, par exemple, au sort de tant de san s-papiers: ce sont des personnes, des sœurs, des frères qui, comme tout le monde, rêvent d'un avenir meilleur (...), et qui, ne sont pas souvent entendus et finissent par être victimes d'exploitation."
Avant cela, le souverain pontife a béatifié Anne de Jésus, décédée à Bruxelles en 1621. La carmélite espagnole est désormais désignée Bienheureuse et sera célébrée le 25 novembre.
De nombreux membres de la famille royale ont assisté à la célébration, en tant que croyants puisque la messe ne constitue pas un événement politique. Outre le roi Philippe et la reine Mathilde, le roi Albert II et la reine Paola, mais aussi la princesse Astrid et son mari le prince Lorenz, le prince Laurent et son épouse la princesse Claire étaient notamment présents sous le ciel bleu azur.
À noter que le Comité national qui organise la visite du pape en Belgique est revenu sur le retrait d'une chanson du programme en raison de "révélations concernant le compositeur de la chanson de clôture choisie pour cette célébration" qui sont "choquantes et blessantes". Paul Schollaert, bien connu dans les églises de Flandre où ses œuvres sont régulièrement jouées, est en effet un agresseur sexuel. L'affaire dans laquelle il fut impliqué a été classée en 2002 sur la base d'un accord entre les parties concernées et de leur engagement à rester discrètes. L'homme est depuis lors décédé mais "nous avons don c fait le choix" de déprogrammer sa chanson, a souligné le comité.
Quelque 37.500 fidèles étaient réunis au stade Roi Baudouin pour écouter le pape.
À l'issue de la messe, le souverain pontife a pris la direction de Melsbroek. Le pape doit décoller pour Rome à la mi-journée, clôturant sa visite de quatre jours en Belgique.