Vandenbroucke met en garde contre une guerre des tarifs dans le secteur pharmaceutique

Le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) met en garde contre les conséquences d’une guerre des tarifs dans le secteur pharmaceutique, dans un entretien accordé à De Zondag. Il s’exprime également sur la santé mentale des jeunes, la pression sur les généralistes, la norme de croissance des dépenses de santé et la politique anti-tabac.

« Je suis d'accord pour dire que les jeunes rencontrent des difficultés. C'est pourquoi nous investissons autant dans la santé mentale. Mais le Covid n’est pas la seule cause. Lorsque nous étions jeunes, nous croyions que le monde allait s’améliorer. Cette foi a disparu aujourd’hui », explique Frank Vandenbroucke.

Sur la politique étrangère des États-Unis, il se montre critique : « Trump est une catastrophe. Les programmes d’aide qu’il supprime, c’est un meurtre. »

Concernant les soins de santé, il estime que « nous avons trop peu d’infirmiers » et que « les généralistes sont sous pression ». Une situation qui, selon lui, nécessitera une décennie d’efforts : « Une course contre la montre s’annonce, mais nous devons absolument la gagner. »

Le ministre socialiste se montre inflexible sur la norme de croissance des dépenses de santé : « Y toucher serait un no pasaran. Que défendons-nous contre Poutine ? Notre démocratie, fondée sur la protection sociale et des soins de santé pour tous ! Nous n’allons quand même pas renoncer à ce que nous défendons ? »

Évoquant son engagement politique, il rappelle avoir rejoint le parti socialiste dans les années 1980 en raison de son opposition aux armes nucléaires. « Mais il ne faut pas être naïf. Si un homme dangereux se trouve à vos frontières, il faut être prêt à la guerre. »

Le ministre met en garde contre les conséquences d’une guerre des prix sur le marché pharmaceutique. « Ce serait une catastrophe. Vous vous souvenez des vaccins contre le Covid ? Avant d’être injectés, ils ont traversé l’océan plusieurs fois. Imaginez que des taxes s’appliquent à ces échanges. Évitons cela à tout prix. L’Europe doit investir dans les médicaments de base. Aujourd’hui, nous sommes dépendants à 80 % de la Chine. »

Sur son avenir politique, il assure vouloir aller jusqu’au bout de la législature. « Avec l’expérience et l’énergie que j’ai encore, il n’aurait pas été correct d’arrêter maintenant. Si ma santé le permet, j’irai jusqu’au bout. Ensuite, il sera temps de passer la main. »

Frank Vandenbroucke défend également sa politique anti-tabac. « En moyenne, deux personnes meurent chaque heure en Belgique des conséquences du tabac. Deux autres commencent à fumer, le plus souvent des jeunes. C’est pourquoi nous voulons bannir cela de l’espace public. Car voir fumer incite à fumer. Nous ne le voulons pas. »

Toutefois, il exclut une interdiction totale : « Il n’y a pas de soutien pour cela. Nous ne vivons pas dans un État policier. Mon approche est différente : dans quinze ans, nous devons avoir une génération sans tabac. Pour cela, nous devons réduire progressivement. »

Il rejette enfin l’argument selon lequel une interdiction totale représenterait une perte financière pour l’État. « Dire qu’un tel interdit coûterait trop cher aux finances publiques est absurde. Le tabagisme coûte chaque année 1,5 milliard d’euros à la santé publique. Ajoutez à cela les années de vie perdues par ceux qui meurent prématurément. Vous verrez que le coût dépasse largement les recettes. »

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