L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé lundi avoir limogé un de ses hauts responsables pour "inconduite sexuelle" à la suite d'au moins trois accusations d'agressions l'ayant visé au cours des dernières années. Le médecin fidjien "Temo Waqanivalu a été limogé de l'OMS à la suite d'allégations d'inconduite sexuelle à son encontre et du processus disciplinaire" qui s'en est ensuivi, a indiqué la porte-parole Marcia Poole à l'AFP dans un mail.
L'OMS, qui s'attache à pratiquer une politique de "tolérance zéro" concernant les comportements sexuels répréhensibles et les agressions dont se rendraient coupables ses collaborateurs, n'a pas fourni de détails sur les faits dont est accusé le Dr Temo Waqanivalu.
Selon les médias, le praticien, chef de la division des maladies non transmissibles de l'OMS, est visé par au moins trois allégations d'agression sexuelle depuis 2017.
En janvier, l'agence Associated Press l'a identifié comme étant l'auteur présumé d'une agression sexuelle très médiatisée au cours du sommet de l'OMS à Berlin en octobre 2022.
Une jeune médecin britannique, Rosie James, avait à l'époque raconté dans un tweet "avoir été sexuellement agressée par un membre du personnel de l'OMS" au cours du sommet, et émis le souhait que l'OMS mène une enquête sur son cas.
Le directeur général de l'organisation Tedros Adhanom Ghebreyesus avait répondu en personne à son tweet, assurant être "horrifié" par son témoignage et affirmant que l'OMS avait une politique de "tolérance zéro pour les agressions sexuelles".
Selon Associated Press, Temo Waqanivalu avait fait l'objet d'accusations similaires en 2018, avec peu de conséquences pour sa carrière.
En avril, le Financial Times a fait état d'une troisième accusation à son encontre, concernant un épisode ayant eu lieu en 2017.
L'OMS n'a pas confirmé dans l'immédiat ces informations.
Selon Mme Poole, "toute forme d'inconduite sexuelle par toute personne travaillant pour l'OMS, membre du personnel, consultant, partenaire, est inacceptable".
Depuis un an et demi, a-t-elle affirmé, "l'OMS met en oeuvre un programme global de réformes dans l'ensemble de l'organisation pour prévenir les cas d'inconduite sexuelle et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impunité s'ils se produisent et de tolérance pour l'inaction".
L'OMS encourage toutes les victimes d'agressions sexuelles à se rapprocher "des mécanismes confidentiels" mis en place par l'organisation pour traiter les cas.
L'Organisation a lancé son programme de prévention des différentes formes d'inconduite sexuelle après avoir été critiquée pour la lenteur de ses réactions aux allégations d'exploitation sexuelle et d'agressions visant des travailleurs humanitaires envoyés en République démocratique du Congo lors de l'épidémie d'Ebola en 2018-2020.
En 2021, un rapport indépendant avait établi que 21 employés de l'OMS faisaient partie des 83 travailleurs humanitaires accusés d'agression et d'exploitation sexuelle à l'encontre de dizaines de personnes en RDC au cours de l'épidémie d'Ebola.