Un gynécologue et un médecin en formation condamnés après une blessure subie par un bébé lors de l’accouchement

Le tribunal correctionnel de Dendermonde a condamné mardi un gynécologue de l’hôpital OLV d’Alost ainsi qu’un médecin qui était en première année de formation au moment des faits, pour coups et blessures involontaires, après qu’un bébé a subi une lésion du plexus lors de l’accouchement. Ce type de blessure survient lorsque la tête du bébé est tirée trop fortement, provoquant des lésions nerveuses dans la région du cou.

Les faits remontent à mai 2018. Le gynécologue attitré de la mère était absent ce jour-là à l’hôpital d’Alost, si bien que le chef du service de gynécologie, le Dr S., a pris le relais. Il a confié l’accouchement à un médecin spécialiste en formation. Ce dernier aurait tiré trop fort sur la tête du bébé, ce qui a poussé le gynécologue à intervenir pour reprendre lui-même la manœuvre. Mais le mal était déjà fait : le bébé adoptait une posture anormale et ne parvenait pas à étendre son bras droit. Un examen à l’hôpital universitaire de Gand a révélé une lésion du plexus brachial. Des séquelles permanentes sont redoutées.

Les deux médecins ont continué d’affirmer qu’ils avaient agi avec soin et sans commettre d’erreur, mais les experts judiciaires ont estimé qu’il y avait bien eu des fautes. « Le gynécologue l’a d’ailleurs lui-même reconnu lors d’un premier entretien avec la mère, quelques mois après l’accouchement », souligne le tribunal dans son jugement. « Il existe un lien entre la traction excessive exercée sur la tête du bébé et la blessure. Tout accouchement comporte des risques, et les médecins en formation doivent avoir l’opportunité d’apprendre, mais dans ce cas, les deux praticiens ont fait preuve d’imprudence. Leur geste n’était pas intentionnel, mais les conséquences sont graves. »

Le juge a condamné le gynécologue ainsi que le médecin en formation à une peine de prison de trois mois avec sursis. Une indemnité provisionnelle de 8.500 euros a déjà été octroyée à la mère, mais un expert doit encore évaluer précisément le montant des dommages.

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