Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont invité vendredi la Commission à proposer des "mesures urgentes" pour assurer une production et une disponibilité suffisante en Europe des médicaments essentiels et de leurs composants.
Ils enjoignent également les colégislateurs à accélérer leurs travaux sur la réforme de la législation pharmaceutique, notamment en ce qui concerne l'accès aux médicaments et la compétitivité du secteur pharmaceutique, peut-on lire dans les conclusions publiées à la fin du sommet européen d'été.
Les médicaments et leurs composants essentiels sont de plus en plus souvent produits en dehors de l'Europe ces dernières décennies, plus particulièrement en Asie. Cette délocalisation a permis aux firmes pharmaceutiques de réduire leurs coûts de main d'œuvre, mais aussi de bénéficier de normes environnementales moins strictes.
Début mai, la Belgique avait appelé l'Europe à reprendre en main la production de médicaments menacés de pénurie à travers un "Critical Medicines Act" auquel s'étaient ralliés 18 autre pays dont la France et l'Allemagne.
Le ministre belge de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (Vooruit) a qualifié de "grande avancée" le positionnement du Conseil européen. "La sécurité d'approvisionnement des médicaments est aussi une question de sécurité", a-t-il estimé dans un communiqué.
Des ruptures d'approvisionnement ont déjà provoqué une pénurie d'anticoagulants en Europe, tandis que pour l'Antabuse - un médicament utilisé pour traiter l'addiction à l'alcool - le continent est désormais totalement dépendant des approvisionnements en provenance d'Extrême-Orient, relève le ministre.
"La pandémie de Covid-19 nous a appris qu'il est absolument nécessaire que nous soyons capables de produire (les médicaments) en Europe et que nous dépendions moins d'autrui", souligne-t-il enfin.
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