PROMES, nouveau modèle pour la projection des dépenses en soins de santé

Alors que la population belge vieillit inéluctablement et que les dépenses en soins de santé représentaient déjà, en 2015, un tiers du budget total des dépenses sociales belges, le Bureau fédéral du Plan et l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami) ont présenté, mardi, le projet PROMES, un modèle de projection permettant de mieux appréhender les facteurs qui déterminent l'évolution de ces dépenses.

Concrètement, PROMES, acronyme de Projecting Medical Spending, est constitué de modèles comportementaux à l'échelle des individus, qui font le lien entre le recours aux soins et des caractéristiques individuelles telle s que l'âge, le sexe, l'état de santé ou encore la situation sociale.

Ces modèles - développés à partir de données portant sur les années 2008-2015 tirées d'un échantillon conséquent de la population d'assurés obligatoires - permettent de calculer, à partir des caractéristiques spécifiques d'un individu, la probabilité que ce dernier recoure à des prestations de soins et à quelle fréquence, a expliqué Jo De Cock, l'administrateur général de l'Inami, à l'occasion d'une journée d'étude consacrée au projet.

"Avec PROMES, l'unité d'analyse, c'est l'individu", a-t-il résumé en évoquant encore un "instrument flexible" qui, malgré ses limites en termes de données disponibles notamment, permet de projeter l'évolution des dépenses en soins de santé à politique constante ou pour des hypothèses alternatives.

"Ce type de système peut nous servir de boussole pour orienter notre politique en la matière", a de son côté déclaré la ministre de la Santé Maggie De Block, présente à l'ouverture de la conférence. "Les dépenses en soins de santé ne cessent d'augmenter dans un contexte budgétaire étriqué. Il faut dès lors se pencher sur l'efficience de notre système et bien le monitorer. Dans ce contexte, PROMES peut certainement nous apporter une plus-value", a-t-elle poursuivi.

Mais pour ce faire, il faudrait avant tout que le projet soit finalisé. Pour que le Bureau fédéral du Plan et l'Inami puissent utiliser PROMES de façon récurrente pour des simulations budgétaires et de politiques, il reste en effet plusieurs étapes à franchir. Les limites de la méthode n'apparaissent en effet qu'au fur et à mesure de son utilisation et de la confrontation des résultats avec ceux des systèmes de projection existants, ont admis ses promoteurs. 

"L'expérience nous montrera comment le modèle peut compléter et enrichir les instruments actuels, et donc appuyer les perspectives à moyen terme du Bureau du Plan ainsi que les estimations techniques de l'Inami", sur lesquelles les deux institutions continueront pour l'instant à se baser en ce qui concerne les projections à court terme, ont-ils indiqué.

"PROMES suscite beaucoup d'attentes. Il est vrai que nous avons développé, depuis 4 ans, un bel outil qui répond à un besoin. Mais il reste cependant pas mal de pain sur la planche", a pour sa part conclu Jo De Cock, l'administrateur général de l'Inami.

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