Philips lancera l’an prochain chez nos voisins du nord une nouvelle plateforme internet baptisée HealthSuite, destinée aux patients, aux médecins, aux hôpitaux et à toute autre personne impliquée dans les soins – c’est le Financiële [sic] Dagblad qui l’annonce dans son édition du 10 octobre. L’objectif premier du système sera d’éviter aux patients (chroniques) de devenir gravement malades.
L’idée de la nouvelle plateforme est de permettre au patient de rassembler lui-même une foule de données à l’aide de divers outils électroniques, de la simple balance aux apps les plus diverses. Dès que les résultats s’écartent trop de certaines valeurs de référence, le système en avertira le premier concerné, sa famille et éventuellement son généraliste, afin que des mesures adaptées puissent être rapidement mises en place pour éviter que la situation ne se dégrade. Les informations ainsi collectées pourront en outre être utilisées dans le cadre d’études à grande échelle.
Des essais réalisés dans une population diabétique ont constaté un net effet bénéfique. «Nous avons très rapidement observé des résultats, et non des moindres», a expliqué au quotidien néerlandais Jeroen Tas, responsable e-santé chez Philips. «On voit une baisse des coûts, du recours aux postes de secours, des hospitalisations, des interventions et des examens et une augmentation du bien-être et de la productivité du patient.»
Le spécialiste veille
Les données les plus importantes s’affichent directement sur la page d’accueil de HealthSuite, ce qui permet au patient de les visualiser d’un seul coup d’œil. Le système peut par exemple lui rappeler de prendre ses médicaments ou lui donner des conseils pour perdre du poids lorsque les kilos s’accumulent. Les généralistes qui ont un doute sur l’examen qu’ils réalisent peuvent même demander au spécialiste de le suivre à distance.
La première chambre du parlement néerlandais a décidé la semaine dernière d’accorder aux patients un contrôle accru sur leurs données médicales, mais le déploiement national de la plateforme de soins prendra vraisemblablement encore quelques années. La sécurité des données et le respect de la vie privée, en particulier, restent à affiner. Jeroen Tas précise par ailleurs qu’ «il serait important d’axer davantage le système de remboursement sur les soins préventifs et sur le maintien d’une bonne santé plutôt que sur le nombre de prestations», l’idée sous-jacente étant que les malades chroniques qui touchent un forfait annuel fixe pour leurs soins de santé seront plus motivés à vivre sainement pour ne pas dépasser leur budget…