Sent-on, dans les décisions récentes, que le monde politique a tiré des leçons la 1ère vague? Les MS se montrent plutôt dubitatifs sur la question. Pour pouvoir gérer au mieux une recrudescence de l’épidémie, ils ont pas mal attentes vis-à-vis des autorités.
A 76%, les spécialistes francophones trouvent qu’ils ne sont pas assez représentés, comme praticiens, dans les organes décisionnels ou d’avis entourant les décideurs dans le cadre du covid. 46% jugent que les recommandations des experts (virologues, épidémiologistes, biostatisticiens…) ont assez de poids sur les décisions politiques finales. Pour 30 autres pourcents, ce poids est trop light. Restent 24% de participants qui le considèrent, au contraire, trop important.
Par ailleurs, à 45%, les MS estiment que les décideurs ont ‘un peu’ appris de la 1ère vague et que cela se ressent dans les mesures décidées récemment. D’un autre côté, 14,5% jugent que le monde politique n’a ‘pas du tout’ appris, et 33% ‘pas assez appris’
Une volée d’attentes
Mais qu’attendent-ils des autorités pour pouvoir, comme médecins, gérer au mieux une 2ème vague? Les demandes vont d’une communication pédagogue vers le public à des décisions cohérentes, traduites en consignes claires vers les médecins. Surnage aussi l’attente d’une meilleure harmonisation entre Régions, exprimées de diverses manières dans les réponses («il faut un commandement unique», «il y a trop de ministres»…) Les spécialistes, en phase avec la question sur leur place dans les organes d’avis, espèrent qu’on écoutera les praticiens de terrain et, pour certains répondants, qu’on leur laissera une marge de manœuvre pour mener leur barque et gérer la situation.
Par ailleurs, plus d’un répondant appelle à éviter de faire peur à la population et de «surconfiner». La disette en matériel étant toujours dans les mémoires, les médecins spécialistes (MS) demandent aussi aux pouvoirs publics de les approvisionner, et d’assurer un testing/tracing efficace. Et, on y revient, ils veulent qu’on honore - légitimement - l’investissement médical.
La demande d’une bonne information du public entre en résonnance avec le constat posé par 93% des MS : ils voient, dans les questions qu’on leur pose (soit en quantité et ‘régulièrement’, soit moins nombreuses et ‘parfois’), que la compréhension de la maladie, des gestes barrières, du dépistage, du tracing … n’est pas encore optimale. Les 2/3 des spécialistes repèrent aussi ‘régulièrement’ dans le discours des patients des signes d’une lassitude morale, pouvant conduire à une moindre adhésion aux mesures de sécurité.
Figure: Pensez-vous que les spécialistes sont bien représentés dans les organes qui prennent des décisions ou conseillent les décideurs sur les mesures à prendre dans le cadre de la crise du Covid-19?
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