Les maisons médicales au forfait coûtent autant à l'assurance-maladie que les prestations traditionnelles à l'acte dispensées par les médecins généralistes par exemple. Pour les patients, les soins dispensés dans les centres forfaitaires sont toutefois moins chers et même de meilleure qualité concernant un certain nombre d'indicateurs, indique vendredi l'Agence InterMutualiste (AIM) alors que la reconnaissance de nouvelles maisons médicales a été gelée par la ministre de la santé Maggie De Block.
La reconnaissance de nouvelles maisons médicales a en effet été suspendue voici un an dans l'attente des résultats d'un audit mené par le bureau KPMG au sein du secteur. Cette mesure devait permettre une économie de 7 millions d'euros, une approche contestée par le secteur qui craint une plus grande difficulté d'accès aux soins de santé pour les patients les plus vulnérables.
Dix ans après une première étude du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), l'AIM a donc décidé de réaliser une nouvelle étude comparative du coût et de la qualité des soins dans les deux systèmes (forfaitaire et à l'acte, ndlr.) qui existent en Belgique. Cette étude a comparé deux échantillons de 50.000 personnes ayant les mêmes caractéristiques, l'un soigné dans le système du financement forfaitaire et l'autre dans le système à l'acte.
"Si les dépenses en premières lignes de soins (médecine, kinésithérapie et soins infirmiers) sont plus élevées dans le système au forfait, ce surcoût est intégralement compensé par les économies réalisées en deuxième ligne (médicaments, hospitalisations, prises en charge institutionnalisée, etc.)", souligne l'étude de l'AIM.
L'étude pointe également d'autres avantages dans le chef des centres forfaitaires: "les patients se font davantage dépister, le taux de vaccination contre la grippe des personnes âgées est également meilleur, les centres prescrivent aussi plus de médicaments génériques et moins d'antibiotiques... et la qualité y est globalement meilleure", souligne Michiel Callens, le porte-parole de l'AIM.
L'analyse menée par l'AIM révèle toutefois des disparités entre les différentes maisons médicales, poursuit le porte-parole. L'AIM demande dès lors à la ministre l'établissement de règles claires notamment en ce qui concerne la qualité et l'approche multidisciplinaire.
"La plus-value apportée par le système forfaitaire aux populations plus fragiles sur le plan socio-économique doit être reconnue", poursuit l'étude. Celle-ci démontre enfin "que le financement au forfait a clairement sa place dans notre système de soins de santé, à côté des pratiques traditionnelles à l'acte."
Selon le cabinet De Block, cette étude constitue "un complément utile à l'audit que nous avons demandé. Nous allons combiner les deux analyses pour arriver à une image correcte afin de pouvoir prendre les mesures adéquates. Le rapport d'audit défintitif est attendu pour le début de l'année prochaine."