Après les déclaration d’Alda Greoli dans les colonnes du Spécialiste où elle pointait notamment du doigt les médecins qui étaient surpayés, c’est au tour du quotidien flamand De Morgen de revenir sur ce que gagnent les médecins dans les hôpitaux . #DoctorBashing ou débat nécessaire ?
Jeudi, la ministre wallonne de la santé s’inquiétait dans les colonnes du Spécialiste de la politique menée par Maggie De Block. Alda Greoli lui reprochait d’avoir manqué de courage politique et notamment “de la non gestion de la répartition des honoraires des médecins dans les hôpitaux. Il y a clairement aujourd’hui des fonctions médicales qui sont surpayées par rapport à d’autres et qui plombent les hôpitaux”.
Ce vendredi , De Morgen, le quotidien néerlandophone revient sur cette question aussi au travers d’une enquête qui place les neurochirurgiens au sommet de l'échelle des salaires. Cette enquête évoque surtout, comme le disait la ministre wallonne de la santé, la grande disparité des honoraires qui règne chez les les médecins d’un même hôpital et aussi les disparités entre les hôpitaux eux-mêmes. "Certains neurochirurgiens gagnent un salaire qui dépassent un demi-million d'euros par an", titre le quotidien..
Mieux payés en Flandre
Une étude fort critiquée réalisée par le KCE en 2012 avait placé les néphrologues au sommet. Il s’agissait évidemment de moyennes. "En Flandre, le salaire brut moyen des médecins hospitaliers varie entre 76 000 et 314 000 euros par an. A Bruxelles, la moyenne se situe entre de 52 000 à 284 000 euros par an. " Le quotidien néerlandophone s'appuie sur des chiffres déjà publiés par l’Inami. "Les 10% de neurochirurgiens les mieux rémunérés dépassent les 500 000 euros par an en Flandre et à Bruxelles.” À titre de comparaison, le Belge gagne en moyenne environ 37.140 euros par an.
Disparité entre spécialistes
Les différences entre les spécialistes sont très grandes. Les bas salaires sont principalement les urgentistes, les neuropsychiatres, les neurologues et les oncologues (entre 76 511 € et 139 640 €). Neurochirurgiens, anesthésistes, orthopédistes et radiologues gagnent facilement trois fois plus. Selon De Morgen, un cardiologue à Tongres gagne en moyenne 115 000 euros bruts par an, tandis que son collègue à Anvers gagne 300 000 euros bruts.
Payés plus en privé
Attention, ces chiffres évoqués ne concernent que l’activité hospitalière. Ce que les médecins touchent des consultations privées n’est pas inclus dans l’étude, écrit De Morgen. Le journal s'est entretenu avec des médecins réputés qui expriment ouvertement leurs salaires. En tant que cardiologue Pedro Brugada « gagne environ 400 000 euros par an », déclare-t-il. Sachant que les taxes et les assurances doivent être payées. "La situation est biaisée. Nous sommes les seuls à rapporter de l'argent pour l'hôpital ", se plaint le Dr Brugada. "Maintenant, un médecin doit générer des revenus pour environ six autres employés."
Quelle méthodologie d’analyse
La journaliste Sara Vandekerckhove, qui a dirigé l’enquêt , admet que les hôpitaux ont refusé de donner au journal des informations concernant les pourcentages prélevés sur les honoraires médicaux . "Nous avons comparé l’ancienne étude KCE avec des entretiens avec 40 spécialistes. Nous indiquons que ces chiffres sont proches de la réalité. Notre approche est encore plus correcte que de simplement publier le MAHA sur ces chiffres bruts. "
Interviews met 40 specialisten? Er zijn 30 soorten specialisten actief in elk ziekenhuis. Afdrachten zijn nattevingerwerk zoals KCE rapport 178A uit 2012. Wat is belangrijkst: een neurochirurg die je van je hersentumor verlost of weten dat hij meer verdient dan de premier?
— Marc Moens (@MarcMoens50) 1 décembre 2018
La question est de savoir si ces chiffres peuvent alimenter ce débat. Non seulement du côté des médecins, mais également au niveau des directions des hôpitaux et du gouvernement fédéral qui devront créer plus de clarté. De son côté, le président de l’Absym, Marc Moens a réagi dans un tweet : « Entretiens avec 40 spécialistes? Il y a 30 types de spécialistes actifs dans chaque hôpital. Les informations sont similaires au rapport KCE de 2012. Mais qu’est ce qui est le plus important ? Un neurochirurgien qui opère votre tumeur au cerveau ou que l’on sache qu'il gagne plus que le Premier ministre? »
Le débat est loin d’être terminé....
> Lire aussi : Alda Greoli: «Il y a clairement aujourd'hui des médecins qui sont surpayés»
Le débat se poursuit sur @LeSpecialiste
Moi je travaille en France comme médecin en formation (assistant) et je gagne 1200€ par mois + 500€ de garde pour 70-80h/s. On en parle ? Ou ce genre d’infos ne fait peut être pas vendre The Morgen.
— Jerome R. Lechien, MD, PhD, MS (@JeromeLechien) 2 décembre 2018
On peut certainement en parler. Mais pour la belgique les montant sont plus elevees (un peu plus corrrect)
— Sam Ward (@dr_wardsam) 2 décembre 2018
Oui 2300€ pour un assistant en fin de parcours pour 60-80h/s; 12€ de l’heure sup, 25€ la garde de 24h dans beaucoup de CHU... hum... on peut comparer avec d’autres professions en matière de temps de travail/salaire c’est faible.
— Jerome R. Lechien, MD, PhD, MS (@JeromeLechien) 2 décembre 2018
Ces salaires differentent entre des hopitaux: UZL €2300 pour 48h (ou >48h pas pour la garde). €12 pour les gardes après 20h, €6 pour les gardes avant €20h. Je connais aussi des hopitaux qui payent pour tous les heurs >48h et autres qui ne payent pas pour les gardes.
— Frederik Deman (@frederikdeman) 2 décembre 2018
La question est très juste : bashing ou débat nécessaire ? Et mériterait qu’on s’y attarde. Même si dans la forme , tjs pointer les 5% qui gagnent trop et laisser dans l’oubli toute la gamme des 95% autres : si ce n’est pas des bashing , ça y ressemble !!@absymtweets
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 2 décembre 2018
C’est du #medecinbashing ! Peut-on analyser le différentiel du prix de journée des hôpitaux et les rétrocessions pour les médecins ?
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 2 décembre 2018
Le debat devrait etre plus nuancées. Pour un hopital; le medecin paye infrastructure, infirmier, secretaire etc... pourquoi ne pas primer plus de support et financement pour les hopitaux?
— Sam Ward (@dr_wardsam) 2 décembre 2018
On peut débattre du financement des hôpitaux (le prix de journée varie de 1àx3) , de leur management, de la pression syndicale et corporatiste et de leur capacité d’évoluer en réseaux !
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 2 décembre 2018
Derniers commentaires
Xavier DELBERGHE
08 décembre 2018La disparité de salaire des médecins des hôpitaux est un gros problème. Il y une pression de la direction médicale et administrative pour faire du chiffre...Je suis neurologue et si on ne fait pas d'examens techniques souvent inutiles, on ne gagne pas notre vie et on ne satisfait pas la direction.... La nomenclature est faite de façon à favoriser les actes techniques au détriment de la clinique. Faire une anamnèse et un examen clinique ne rapportent rien....Obligation de faire des examens techniques et de travailler en collaboration, en pool financier avec d'autres collègues qui rapportent....Bien évidemment un acte de neurochirurgie rapporte bien plus qu'un simple EEG.... A méditer pour les "petites spécialités", neurologie, pédiatrie....etc
Jacques MALGHEM
08 décembre 2018à Michel Camus: OK le salaire d'un joueur de foot (NB de quelques uns !) est délirant, mais pourquoi celui de 400.00 euros pour un neurochirurgien en serait justifié pour autant.
Je suis choqué par le terme "joueur de football illettré" : en quoi le fait d'être lettré donne-t-il un droit absolu pour un salaire plus élevé ???
Cela rejoint l'argument classique des études plus longues :
- 7 années de médecine non payées (en fait largement financées par la communauté à raison de 10.000 euros par an!), suivies pendant la formation comme assistant, par un salaire -certes faible- mais équivalent à celui du personnel paramédical de même âge;
- sur une carrière active de 40 ans, ces 7 ans de formation non payée pourraient justifier un surplus de salaire de 7/40 soit 17,5% . On pourrait éventuellement doubler puisque les médecins pensent travailler deux fois plus que les autres travailleurs. Donc on en serait à 117,5 x 2, cad à un à un sursalaire justifié de 235% par rapport au salaire moyen !!!
On est un peu, beaucoup, largement au dessus.
Michel CAMUS
07 décembre 2018Je préfère voir un neurochirurgien gagner 400 000 Euros qu'un joueur de football illettré en gagner 3 à 10 millions par an, ce dont personne ne semble s'émouvoir....
Michel Camus
Frédéric FRIPPIAT
07 décembre 2018Au Dr M Moens: quand le patient opéré par le neurochirurgien fait une infection post-opératoire grave, il est bien content que son patient soit sauvé par un infectiologue compétent qui choisira le bon antibiotique, à la bonne dose et pour la bonne durée; mais que gagne cet infectiologue par rapport au neurochirurgien? Pourquoi un tel gouffre entre les disciplines? Mêmes études de base, même durée de spécialisation, mêmes horaires de travail (sauf urgences chirurgicales).
Dr F frippiat
Infectiologie CHU Liège
Harry DORCHY
07 décembre 2018Pas de médecine à 2 vitesses, celle de ceux qui peuvent payer des suppléments d'honoraires exorbitants qui profitent surtout aux médecins, celle de ceux qui ne le peuvent pas.
En ce qui me concerne, en diabétologie pédiatrique, les 4 comparaisons internationales du Hvidoere Study Group on Childhood Diabetes (voir PubMed) ont montré objectivement que nous obtenions, à l'Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola à Bruxelles, les meilleurs taux d'HbA1c protecteurs vis-à-vis des complications potentiellement invalidantes, et j'ai toujours respecté les tarifs de l'INAMI, refusant une possibilité d'augmentation par des honoraires privés. Et ce qu'il s'agisse de Pär Zetterberg diabétique de type 1, meilleur joueur de football de première division pendant une décennie, ou de patients dépendant du CPAS.
La médecine doit être égalitaire et indépendante du fric-roi!
Martine MEULEMANS
05 décembre 2018Comparer le salaire du Belge moyen (salaire d'employé) avec des salaires bruts d'indépendants ????
Est-il également question des responsabilités, des astreintes et de la longueur de la formation pendant laquelle on est mal payé, du nombre d'heures prestées par semaine, etc.
Cependant, il y a certainement des salaires à revoir et des financements à revoir aussi (seuls les actes techniques semblent d'intérêt).
Large débat en effet, mais je crains que le Morgen ne désire simplement dénigrer un peu plus la profession et faire scandale (c'est la mode de la presse actuelle, me semble-t-il).