L'hôpital dépendant de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), l'UZ Brussel, annonce vendredi qu'il procédera désormais à l'enregistrement des sédations palliatives. L'UZ Brussel indique être le premier hôpital de Belgique et même au monde à enregistrer cette méthode de soins en fin de vie.
La frontière entre la sédation palliative, la mise dans le coma artificiellement d'un patient en phase terminale, et l'euthanasie, encadrée légalement, est souvent très mince. Avec l'enregistrement de la sédation palliative, l'hôpital entend apporter plus de clarté aux patients, à leur entourage, et optimaliser l'établissement des indications ainsi que la réalisation technique de cet acte médical.
La sédation palliative est aujourd'hui pratiquée quatre fois plus souvent que l'euthanasie en Belgique, précise l'UZ Brussel. Elle est réalisée la plupart du temps à l'insu du patient, avec peu de transparence et souvent sans en avoir discuté avec la famille. L'hôpital a donc lancé il y a plus d'un an un projet pilote consistant à enregistrer la sédation palliative, en optimalisant le document d'enregistrement.
"Toute institution de soins devrait s'y engager, afin d'éviter des erreurs d'appréciation ou des euthanasies cachées", commente Wim Distelmans, oncologue à l'UZ Brussel et professeur de médecine palliative à la VUB. "Dans les deux pratiques, il s'agit de mettre un terme à la souffrance insupportable chez le patient. L'encadrement légal pour la sédation palliative et l'euthanasie ne devrait pas être différent. Un seul élément y est mis en avant: le respect du droit de chaque être humain à disposer de lui-même."
La ministre de la Santé Maggie De Block (Open Vld) a déjà fait savoir qu'elle était, à titre personnel, favorable à un cadre légal sur la sédation palliative. Elle souhaite qu'un débat sur la question se tienne au parlement. Mais plusieurs députés, notamment CD&V, y sont opposés, estimant qu'il faut d'abord évaluer la loi sur l'euthanasie pour en supprimer les dysfonctionnements.