Une avancée majeure vient d'être enregistrée par des chercheurs de l'Université catholique de Louvain en matière de recherche sur les bactéries, notamment celles qui sont résistantes aux antibiotiques, annonce l'UCL mardi dans un communiqué. Publiée dans la revue américaine "PLOS Biology", cette découverte, menée en collaboration avec des chercheurs de l'University of Utah (USA) et de l'Imperial College London (Grande-Bretagne), ouvre la porte à de nouveaux traitements prometteurs. Les travaux ont été financés par l'institut de recherche Welbio (Walloon Excellence in Lifesciences & BIOtechnology), l'UCL et le Fonds de la Recherche scientifique (FNRS).
"La résistance de certaines bactéries aux antibiotiques est un problème de santé majeur. De plus en plus de bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques disponibles, parce qu'elles acquièrent de nouveaux mécanismes de défense", souligne le communiqué.
Il y a trois ans, Jean-François Collet, chercheur à l'Institut de Duve de l'UCL, et son équipe étaient parvenus à démontrer que, pour se protéger, les bactéries font appel à des "sentinelles" qui donnent l'alerte, notamment en présence d'un antibiotique. "Elles organisent alors leur défense et c'est ainsi que la médecine se retrouve parfois dans l'incapacité de les combattre efficacement", explique l'université.
Depuis, les scientifiques ont analysé encore plus en profondeur le mécanisme de défense de ces bactéries et se sont rendus compte que si l'on modifie leur structure, leur sensibilité aux antibiotiques augmente.
Abir Asmar, doctorante UCL, et Jean-François Collet sont en effet parvenus à modifier l'architecture de la cellule bactérienne en augmentant la distance entre les parois protectrices de celle-ci. "La distance, trop importante, ne permet plus aux sentinelles de donner l'alerte et de transmettre à la bactérie l'information qu'elle doit activer son armement défensif", pointe l'université.
Forts de cette découverte, il reste maintenant aux chercheurs de l'UCL à trouver une molécule qui permettrait d'augmenter la distance entre les membranes des bactéries. Par ce biais, ils pourraient ainsi "identifier de nouveaux antibiotiques et faire un pas important dans la lutte contre les bactéries résistantes". Des travaux en ce sens sont actuellement en cours.