L’Association Pharmaceutique Belge (APB), la fédération nationale regroupant les unions professionnelles belges des pharmaciens d’officine indépendants, a récemment annoncé la disponibilité d’autotest VIH®, le premier autotest de dépistage d’une infection par le VIH, dans les pharmacies, sans prescription médicale. autotest VIH®, est un test sanguin qui permet de détecter une infection au VIH datant de plus de 3 mois.
Son utilisation est accompagnée par le pharmacien, à la fois en amont et en aval du test. Proche de la population, ajoute l’APB, et bénéficiant de sa confiance, le pharmacien est idéalement placé pour conseiller et orienter le patient. C’est là que le bât blesse. Loin d’ici l’idée de faire preuve de corporatisme ou de mettre en doute la compétence du pharmacien. Après tout ce dernier corrige régulièrement des erreurs ou approximations de prescriptions de médicaments. Mais la mise à disposition libre d’un test de dépistage du VIH n’était probablement pas une bonne idée. D’abord parce qu’il s’avère que la personne qui pense être infectée ne s’adresse pas nécessairement à son pharmacien attitré mais recherche plutôt une officine éloignée de son domicile où elle a peu de chance d’être (re)connue. Ensuite parce que la prise en charge d’une telle personne prend du temps: pourquoi croit-elle être infectée? A-t-elle parlé de sa démarche à son ou sa partenaire? Reviendra-t-elle à la pharmacie si le résultat du test est positif? Comment trouver les mots qu’il faut pour amortir l’effet de la nouvelle? Comment diriger la personne vers un centre spécialisé plutôt qu’un autre?
Tout bien considéré le premier contact de cette personne devrait se faire avec son médecin généraliste, qui la connaît, ou à défaut avec un centre de dépistage dont c’est le travail à temps plein. Le test vient ensuite.