Dans le cadre du dossier sur les suppléments d’honoraires, une concertation entre la Société belge de Radiologie (SBR) et le ministre compétent a eu lieu le jeudi 22 juin. Malgré des concessions importantes de la part de la SBR, le ministre a rejeté toute proposition de compromis. Par la suite, la SBR a appris que la veille, le ministre avait lié ce dossier à un dossier non-médical, notamment le sort de la ministre Lahbib.
La SBR, dans un communiqué mardi, ne peut donc que conclure avec une profonde déception qu'il n'y a jamais eu de volonté de compromis de la part du ministre. Afin de garantir une radiologie innovante, de haute technologie et surtout accessible à tous les patients en Belgique, la SBR reste volontaire et ouverte au compromis : la SBR est disposée à s'engager dans une vraie discussion, mais pas dans un dialogue de sourds où le résultat est prédéterminé et ensuite unilatéralement imposé. En phase avec l'accord national médicomut, la note de politique initiale du ministre, les communiqués de presse précédents et les discussions avec le ministre et son cabinet, la SBR a répondu à plusieurs reprises à toutes les inquiétudes du ministre :
- Les patients dont la capacité financière est limitée ne peuvent pas se voir facturer de suppléments d'honoraires,
- Les tarifs et les suppléments éventuels doivent être clairement affichés afin que les patients sachent d'avance à quoi s'en tenir,
- 3. Chaque hôpital devrait pouvoir proposer des examens par CT et IRM aux tarifs de la convention.
Ce n'est que pour le développement technique de ce dernier point que la SBR a demandé une certaine flexibilité : alors que le ministre souhaite imposer une interdiction totale des suppléments les jours de semaine entre 7 heures et 18 heures, la SBR préconise un nombre de créneaux horaires à convenir par semaine qui excluent la facturation de suppléments d'honoraires. Cet arrangement répondrait à la demande expresse du ministre, tout en laissant ouverte la possibilité de facturer des suppléments d'honoraires dans des circonstances bien définies.
En effet, les tarifs officiels ne tiennent aucunement compte de la liberté dont disposent les hôpitaux pour accroître leur portfolio en investissant dans des options techniques ou des expertises spéciales qui sortent de l'offre de soins normale, pour pouvoir offrir des consultations IRM supplémentaires en dehors des heures de consultation habituelles (par exemple, tard le soir ou le week-end) ou pour pouvoir proposer certains examens complexes et de longue durée, qui impliquent des frais de fonctionnement (beaucoup) plus élevés.
Malheureusement, la concertation entre le ministre et la SBR du jeudi 22 juin n'a pas abouti. Le raisonnement et la proposition de compromis de la SBR ont été complètement repoussés et, à la place, une « roadmap » a été présentée pour effectuer des ajustements budgétaires neutres au sein du budget global de l'imagerie médicale et pour accélérer la révision des tarifs de remboursement de la radiologie, dans l'attente de la réforme globale de la nomenclature. Cependant, ces deux initiatives sont des réponses à des demandes qui n’émanent pas de la SBR et qui ne prévoient aucune concession dans le dossier des suppléments d'honoraires et avec lesquelles la SBR n'est pas du tout d'accord.
L'interdiction des suppléments d'honoraires radiologiques les jours de semaine entre 7 heures et 18 heures a ensuite été imposée unilatéralement. Les médias ont d'ailleurs récemment rapporté que cette décision avait été soumise au Kern la veille, ce qui aurait même provoqué un pugilat.
La Société belge de Radiologie déplore profondément l'attitude du ministre et ne souhaite que participer à des discussions respectueuses menées dans un esprit ouvert et disposé au compromis entre toutes les parties.
