Le Sénat a renvoyé vendredi le rapport d'information sur l'autodétermination corporelle et la lutte contre les violences obstétricales en commission. L'Open Vld et le CD&V ont demandé qu'il soit réexaminé en raison de critiques formulées dans un courrier par l'association flamande d'obstétrique et de gynécologie (VVOG). Les écologistes et le PS ont exprimé leur indignation devant ce renvoi.
Adopté en commission le 22 mai à l'unanimité, le rapport clôt un travail de deux ans d'auditions d'experts et professionnels de la santé ainsi que d'associations féminines. Il contient 92 recommandations qui cherchent à renforcer et à garantir l'autodétermination des femmes sur le plan gynécologique "de la première menstruation jusqu'après la ménopause".
La VVOG figurait parmi les acteurs auditionnés et leur avis a été intégré, affirment les sénatrices France Masai et Celia Groothedde (Ecolo-Groen) et Latifa Gahouchi et Nadia El Yousfi (PS) dans un communiqué qui dénoncent les pressions d'un "lobby".
"Si ce rapport n'est pas parfait, il est primordial que celui-ci existe. Nous sommes prêts à le voter pour le droit des femmes à être entendues et leur droit à de meilleurs soins de santé", a souligné Mme Masai. Sa collègue de Groen a parlé d'une "gifle" pour les femmes qui s'efforcent d'être entendues sur les questions et procédures gynécologiques.
Dans les rangs flamands, Bert Anciaux (Vooruit) a dit comprendre l'indignation de ses collègues mais a fait remarquer que le rapport risquait de ne plus reposer sur une majorité du côté néerlandophone s'il avait été soumis au vote.