En réaction à l'annonce jeudi du regroupement de l'hôpital Erasme avec l'Institut Bordet, les trois syndicats en front commun ont convoqué un Conseil d'Entreprise extraordinaire, qui s'est tenu à 12H30, pour faire valoir les inquiétudes des travailleurs. Ils rapportent que les autorités de la Ville de Bruxelles, de l'ULB (Université libre de Bruxelles) et de la direction d'Erasme ont assuré qu'un dialogue social formel privé/public régulier et transparent débutera d'ici la fin du mois. Le maintien de l'emploi promis et la protection des acquis devront y être formalisés et sécurisés juridiquement.
Les travailleurs s'inquiètent en premier lieu de savoir s'ils se dirigent ver s un statut public ou privé. "Les structures devraient prendre leur autonomie", avance Anthony Osché, secrétaire permanent CGSLB. "Bordet devrait donc se détacher du CHUB (Centre Hospitalier Universitaire de Bruxelles) et Erasme devrait se détacher de l'ULB en prenant l'un et l'autre un statut privé d'ASBL. A Erasme, il y a une crainte de passer dans le public et inversement à Bordet, qui est public et où on craint de passer dans le privé. Il y a déjà eu une expérience un peu malheureuse dans le réseau bruxellois IRIS avec le Lhub (Laboratoire hospitalier universitaire de Bruxelles), où la fusion des différentes entités a amené de forts conflits en lien entre les différences de conditions de travail."
Il remarque cependant que les autorités ont assuré, lors du Conseil d'Entreprise extraordinaire organisé à l'hôpital Erasme, avoir appris de leurs erreurs.
"Pour les "fiançailles" de Bordet et Erasme, on veut la garantie de l'emploi et la pérennité des avantages que les travailleurs ont, qui sont différents selon les institutions", ajoute Evelyne Magerat, secrétaire permanente CNE. "On veut une vraie concertation."
Les syndicats déplorent l'absence de considération de la concertation sociale dans la réforme du paysage hospitalier de la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block. Selon eux, aucun espace de dialogue social n'existe entre les établissements privés et publics, la difficulté étant accentuée à Bruxelles et en Wallonie qui comptent plus d'établissements publics qu'en Flandre.
"Ici, d'après la direction, ce n'est pas directement lié à la réforme, mais entre les lignes ça l'est quand même", estime Evelyne Magerat. "Maggie De Block n'a pas rencontré les interlocuteurs sociaux pour mettre en place des balises et laisse aux institutions le soin de le faire. Au niveau législatif, rien ne permet d'associer des hôpitaux publics et privés. Donc, on dit de se regrouper sans vraiment donner les moyens de le réaliser."