ABRUMET est en danger

L’État fédéral et la Région bruxelloise programment un important budget pour un projet qui suppose d’intenses échanges d’informations entre les acteurs du social et de la santé à Bruxelles. Mais, dans le même temps, la Région réduit drastiquement son soutien financier à ABRUMET, dont l’une des missions principales est de favoriser cet échange d’informations. Les généralistes bruxellois, par la voix de leur président, disent ne pas comprendre.

La Région bruxelloise et le Fédéral mettent sur pied un nouveau plan d’accompagnement destiné à mieux suivre les nouveau-nés, leur maman et leur famille en Région de Bruxelles-Capitale.Comme Medi-Sphère l'avait signalé jeudi passé, les généralistes qui travaillent hors maison médicale n’ont pas été consultés, et la FAMGB (Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles) s’en plaint amèrement. Mais, au-delà des aspects organisationnels, la dimension financière du plan interpelle. Le budget global prévu pour sa mise en œuvre est fixé à plus de 600 000 euros, pour moitié à charge du Fédéral et pour l’autre moitié à charge de la Région.

Une contradiction budgétaire pointée du doigt

À la FAMGB, on ne comprend pas. « Il est tout de même paradoxal, dit le président, le Dr Michel de Volder, que la Région bruxelloise et le Fédéral injectent chacun plus de 300 000 euros dans un tel projet, alors que, dans le même temps, ABRUMET a vu ses subsides rabotés de quelque 400 000 euros. Et pour 2025, dans l’état actuel des choses, il doit se débrouiller avec les douzièmes provisoires. »

L’exposé du projet insiste beaucoup sur l’échange d’informations pour la mise en place et le fonctionnement du plan. Pourtant, avec ABRUMET, il existe déjà un outil de transmission d’informations qui fonctionne bien, mais on n’en parle pas. « Notre HUB bruxellois, en l’occurrence ABRUMET, ne remplit-il pas précisément cette fonction ? » objecte Michel de Volder.

Un outil existant, mais ignoré

« L’information sur les vaccins, par exemple, qui concerne bel et bien la tranche d’âge visée par le nouveau plan – et pas seulement elle – se trouve dans les données enregistrées sur ABRUMET. Sans compter que bien d’autres données figurent déjà dans ces banques de données. Et l’échange avec les autres professionnels de la santé (infirmières, par exemple) se fait quotidiennement. C’est bien ce que met en avant le nouveau plan d’accompagnement des nouveau-nés, de leur mère et de leur famille. »

Le Dr de Volder lance un cri d’alarme : si l’on coupe ainsi les subsides d’ABRUMET, ses acteurs vont finir par devoir mettre la clé sous la porte, avec pour conséquence la perte des bases de données et de leur contenu, pourtant précieux pour la santé publique dans la région. « C’était une volonté politique des responsables de la législature précédente de ne pas instaurer un subside structurel pour ABRUMET. Et ce qu’on nous retire d’un côté, on le remet d’un autre côté dans une organisation créée de toutes pièces, alors que nous existons depuis pas mal d’années. Il y a vraiment là deux poids, deux mesures. »

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