Le CSS demande la reconnaissance des titres d'alcoologue et d'addictologue

Le Conseil supérieur de la santé (CSS)  demande, dans un avis publié mercredi, la reconnaissance des titres d'alcoologue et d'addictologue en vue d'une meilleure prise en charge des personnes ayant des problèmes d'alcool et/ou d'addiction.

"Avec la fin de Tournée Minérale, c'est le moment idéal pour réfléchir à la consommation d'alcool et à la nécessité de disposer de professionnels spécialisés", souligne le CSS. 

"La consommation d'alcool est répandue dans les sociétés occidentales et entraîne des maladies et des décès importants", poursuit-il. "Bien que de nombreuses personnes consomment trop d'alcool, seule une petite partie cherche une aide professionnelle, ce qui crée un 'treatment gap'. Ce gap (...) nécessite d'investir dans des professionnels de la santé spécialisés pour des interventions efficaces et un meilleur accès aux traitements."

Dans cette optique, le Conseil supérieur de la santé recommande notamment de créer un numéro de nomenclature spécifique pour le remboursement des consultations avec les alcoologues/addictologues afin d'officialiser la reconnaissance de la profession et d'abaisser le seuil financier pour les patients.

L'instance estime également qu'un soutien financier doit être fourni afin d'accroître l'accessibilité de la formation en alcoologie/addictologie. Il est par ailleurs important d'assurer le développement d'un programme de formation avec une base commune, adapté aux structures de soins et réseaux spécifiques de chaque région. "En Fédération Wallonie-Bruxelles, une formation interuniversitaire en alcoologie est déjà disponible, mais en Flandre, il manque une formation certifiée similaire", explique le Conseil supérieur de la santé.

En outre, les médecins généralistes jouant un rôle crucial dans le dépistage et la discussion des problèmes liés à l'alcool, il est, selon le CSS, essentiel d'intégrer précocement des connaissances et des compétences spécifiques en matière de dépendance dans la formation de base des médecins et des autres disciplines de soins et de bien-être. 

"Il est également attendu que d'autres professionnels de la santé, tels que les psychologues, les pharmaciens, les infirmiers et les travailleurs sociaux, et les pairs jouent un rôle crucial dans la prise en charge des problèmes liés aux addictions. Une certification dans ce domaine peut enrichir leur travail et favoriser une approche multidisciplinaire", note encore le CSS.

Selon une enquête réalisée par l'Institut de santé publique Sciensano, 10% de la population consomme quotidiennement de l'alcool et 6% de la population boit en excès, c'est-à-dire plus de 14 verres de boissons alcoolisées par semaine pour les femmes et plus de 21 verres pour les hommes (selon recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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