Les syndicats médicaux prêts à sauver la téléconsultation en étant créatifs

Réagissant aux résultats de notre enquête sur la suppression du remboursement de la phonoconsultation, le Monde des Spécialistes (MoDeS/Cartel) et l’Absym réaffirment leurs positions sur la téléconsultation.

« Tout d’abord, il est important de poser le sujet du débat. La téléconsultation n’est pas à confondre avec l’avis téléphonique. Ce code de nomenclature - qui a montré toute son utilité durant la période Covid - garde toute son utilité, particulièrement dans le contexte toujours criant de pénurie de médecins », commente Elisa Kottos, présidente du MoDeS. 

« La suspension du remboursement des téléconsultations (téléphoniques, NDLR) doit s’analyser dans le contexte plus large du dérapage du budget des soins de santé constaté en septembre 2024 et des atermoiements politiques qui l’ont accompagné », ajoute le Dr Kottos. « De toute évidence, la situation actuelle ne peut être envisagée que comme temporaire. Une réforme de la téléconsultation doit avoir lieu pour pérenniser ce système.»

« Au MoDeS, nous plaidons pour une réallocation des postes budgétaires qui n’auraient pas été entièrement consommés ainsi que pour une limite raisonnable au nombre des téléconsultations dans le cadre d’un suivi thérapeutique », soutient la spécialiste en néonatologie. 

Des résultats révélateurs

Pour sa part, l'Absym se félicite des résultats de notre enquête. « Ils dressent un tableau précis et sans équivoque du mécontentement des médecins face à la mesure incompréhensible de ne plus rembourser les téléconsultations », déclare le syndicat qui y voit également une confirmation de sa position.

L'Absym réaffirme sa position en la matière.: les téléconsultations sont une partie importante, précieuse et indispensable de la pratique médicale moderne, tant pour les médecins généralistes que pour les spécialistes. Les téléconsultations ont une valeur médicale à part entière et indépendante (en plus et en complément de la consultation traditionnelle). Sur la base de ces principes, il est logique que les médecins soient correctement rémunérés pour cela. Fixer la nomenclature à zéro est tout à fait contraire à cela, répondent avec conviction le Dr Jos Vanhoof et le Dr Johan Blanckaert, administrateur et président de l'Absym. 

« C'est une autre histoire si vous fixez le budget des téléconsultations à zéro, en même temps que vous supprimez la nomenclature par un arrêté royal », précisent les ténors de l’Absym. « Cela donne aux médecins la possibilité, d'une part, de réaliser des économies substantielles sur le budget et, d'autre part, de proposer des solutions créatives pour conserver l'instrument des téléconsultations. »

L'Absym estime que les résultats de notre enquête sont très révélateurs, car ils reflètent clairement et sans équivoque la position du corps médical. « Nous les utiliserons pour parvenir à une solution et obtenir à nouveau le remboursement correct des téléconsultations, dans l'intérêt du médecin, du patient et d'un système de santé moderne et durable. Nous pourrons proposer des solutions alternatives sans incidence budgétaire.»

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