Un assuré sur cent concentre à lui seul 30,8 % des remboursements de soins de santé pris en charge par l’assurance maladie obligatoire. C’est ce qu’indiquent les Mutualités Libres dans un communiqué publié samedi, sur base d’une analyse des données collectées entre 2014 et 2023.
En 2022, la Belgique a consacré 8,4 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses publiques de santé, un taux supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (7 %), comparable à celui des Pays-Bas (8,6 %) et inférieur à celui de la France (10,3 %). Selon les projections, cette part pourrait atteindre 10,4 % d’ici 2050. Dans ce contexte, comprendre qui consomme les soins et comment les dépenses se répartissent devient essentiel.
Une étude récente menée par les Mutualités Libres, dont fait partie Partenamut, met en évidence une forte concentration des remboursements sur une minorité d’assurés. Entre 2014 et 2023, les 10 % des membres ayant généré les dépenses les plus élevées ont représenté près de 70 % des remboursements. Le 1 % le plus élevé concentrait à lui seul 30,8 % du total en 2023.
Ce pourcentage, en hausse par rapport aux 28,9 % enregistrés en 2014, illustre une concentration croissante des dépenses autour d’un groupe restreint d’assurés. En 2023, les personnes concernées ont généré en moyenne plus de 80.000 euros de remboursements, soit une augmentation de plus de 50 % sur dix ans.
Parmi ce 1 % des plus grands consommateurs de soins, 9 sur 10 présentent au moins une affection chronique. Plus de la moitié sont atteints d’hypertension, trois sur dix d’un cancer ou d’une dépression. Une personne sur cinq a été hospitalisée pour des troubles psychiques, et près d’une sur cinq souffre d’une maladie respiratoire.
La mutualité observe également un glissement dans la structure d’âge : si la moitié de ces assurés ont encore 65 ans ou plus, la part des plus de 80 ans a reculé, possiblement en lien avec l’impact de la pandémie.
En parallèle, 10 % des membres totalisent environ 70 % des remboursements, tandis que 80 % d’entre eux n’en représentent que moins de 20 %. À l’autre extrémité du spectre, 5 % n’ont engendré aucun remboursement en 2023.
L’analyse montre par ailleurs que 27 % des affiliés vivent avec au moins une maladie chronique, un groupe qui génère près de 70 % des dépenses. Les coûts varient fortement selon les pathologies. L’hypertension, le diabète ou la dépression entraînent des remboursements mensuels modérés, compris entre 74 et 105 euros. Pour d’autres affections, comme la mucoviscidose ou les troubles psychiatriques sévères, les montants peuvent dépasser 4.800 euros par mois.
« En développant la connaissance du profil des patients ayant les dépenses de santé les plus élevées, nous pouvons mieux adapter les soins et l'accompagnement, et offrir une aide encore plus ciblée à l'avenir », déclare Güngör Karakaya, expert aux Mutualités Libres, cité dans le communiqué.
L’organisme plaide pour un investissement accru dans la prévention, une meilleure coordination des soins pour les patients chroniques, ainsi qu’un soutien renforcé à l’autonomie et au retour à l’emploi.
Derniers commentaires
Michel MOUTSCHEN
07 avril 2025Un assuré sur 100 ne veut pas dire un pourcent des patients. Nuance importante.
Charles KARIGER
07 avril 2025Quelles découvertes inattendues !
Depuis des dizaines d’années, depuis le tout débuts des assurances de santé, dans tous les pays il fut observé que :
• « Les coûts des soins de santé augmentent avec l’âge, affectant l’assurance maladie
• « L’analyse révèle que la fin de vie coûte particulièrement cher
• « En 2023, les prestations nettes par assuré sont en moyenne de 1388 francs suisses entre 0 et 18 ans. Cette somme augmente par la suite. Elle dépasse 10’000 francs suisses chez les 76-80 ans et même 27’000 francs suisses chez les plus de 100 ans
• « Plus que tout, la fin de vie est chère. L’Université de Berne a analysé les données de six assureurs entre 2008 et 2010. On y apprend que les dépenses remboursées par les caisses augmentent drastiquement dans les douze mois qui précèdent le décès. Et grimpent à 32’500 francs en moyenne. Selon un calcul d’Avenir Suisse, cela signifie que les assurés décédés en 2010 ont engendré 10% des coûts de l’assurance obligatoire des soins (AOS)
• « 50 % des dépenses de santé se font durant la dernière année de vie. »
etc.
De qui se moque-t-on?
Et combien de bon argent belge a-t-il été "claqué" par ces comptables pour redécouvrir ainsi l'eau chaude ?