L'année 2022 a été particulièrement meurtrière pour les travailleurs humanitaires ou de santé dans le monde, selon un rapport conjoint sur la sécurité de ces derniers publié cette semaine, à l'approche de la journée mondiale de l'aide humanitaire, par Handicap International, Médecins du Monde et Action contre la faim. Les trois organisations appellent jeudi les bailleurs internationaux à mieux prendre en compte la sécurité des travailleurs humanitaires et de santé dans les financements alloués aux organisations, et demandent aux États d'assurer le respect du droit international humanitaire et des principes humanitaires.
En première ligne, les humanitaires s ont perpétuellement exposés aux violences, comme l'a démontré le cas du Tournaisien, Olivier Vandecasteele. Le travailleur humanitaire a été retenu en otage pendant 455 jours en Iran. Il a été rendu à la Belgique le 25 mai, après des négociations entre les gouvernements belge et iranien.
L'an dernier, au moins 439 attaques ont été répertoriées à l'encontre de travailleuses et travailleurs humanitaires, faisant au moins 115 morts, selon l'Aid Worker Security Database. Parmi les travailleuses et travailleurs de santé, 232 ont perdu la vie au cours des près de 2.000 attaques enregistrées contre des établissements ou professionnels de soins, en faisant l'année la plus violente à leur encontre de la dernière décennie, selon la Safeguarding Health in Conflit Coalition.
Qu'il s'agisse de travailleurs humanitaires ou de santé, 90% des victimes d'attaques sont des acteurs locaux. "Ils et elles sont les plus exposés au risque de violence, mais sont souvent laissés avec peu de ressources. Les bailleurs de fonds et les partenaires internationaux doivent les soutenir et s'assurer de partager les ressources pour leur permettre d'assurer leur propre sécurité", relèvent les trois organisations.
"Face à des crises complexes, les acteurs de l'humanitaire et de la santé opèrent désormais dans des contextes toujours plus périlleux. Les attaques les visant mettent en péril l'accès à l'aide pour les personnes qui en ont le plus besoin, cette aide étant souvent vitale. Il est essentiel que leur sécurité soit préservée afin qu'ils puissent continuer à apporter leur assistance aux populations vulnérables", conclut Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint des opérations internationales de Handicap International.
Les Nations unies ont également dénoncé les violences continues que subissent les humanitaires jeudi, à l'occasion de la journée internationale de l'aide humanitaire, qui arrive très prochainement. Celle-ci se tiendra le 19 août, en hommage aux victimes de l'attentat à la bombe contre le siège des Nations unies survenu à Bagdad, en Irak, il y a 20 ans.