Même une faible consommation d'alcool augmente le risque de mortalité, selon Sciensano

Boire de l'alcool, même à faible dose, augmente le risque de décès. C'est ce que montre, pour la première fois, une étude réalisée en 2021 en Belgique par l'institut de santé publique, Sciensano.

L'étude en question avait pour objet le "fardeau de la maladie", soit l'état de santé de la population et l'impact des maladies et des facteurs de risque sur la santé physique et psychosociale. Un volet de l'étude était consacré à la consommation d'alcool et ses effets sur la santé.

"En 2021, plus de 4.000 décès étaient liés à l'alcool, soit environ 3% de l'ensemble des décès de l'année", rapporte jeudi Sciensano dans un communiqué. Cela équivaut à plus de 10 décès par jour. Ces chiffres incluent non seulement les grands buveurs, mais aussi les personnes ayant consommé de l'alcool de manière occasionnelle. D'après l'institut, le nombre de décès liés à l'alcool a augmenté de 14% depuis 2013.

À l'avant-veille de la Tournée minérale - cette campagne qui invite à ne pas consommer d'alcool durant le mois de février - Sciensano souhaite sensibiliser à "l'impact souvent sous-estimé de la consommation d'alcool sur la santé".

"Il n'y a pas de niveau de consommation d'alcool sans danger pour la santé", insiste Sarah Nayani, épidémiologiste chez Sciensano. "L'alcool est un facteur de risque pour de nombreuses maladies graves, telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies du foie. En Belgique, les trois principales causes de décès chez les consommateurs d'alcool sont la cirrhose du foie, les troubles liés à l'abus d'alcool et le cancer colorectal", développe-t-elle.

Et les hommes en sont les premières victimes. En 2021, la gent masculine représentait 70% des décès.

Du reste, l'alcool tue plus à Bruxelles qu'en Wallonie et en Flandre. En 2021, la Région de Bruxelles-Capitale présentait en effet le taux de mortalité lié à l'alcool le plus élevé, soit 45,6 pour 100.000 décès (contre 42,98 en Wallonie et 29,28 en Flandre).

Sciensano réclame dès lors des mesures nationales "ambitieuses" et plaide pour une "approche coordonnée" afin de lutter contre les effets néfastes de l'alcool. L'institut appelle notamment à "réglementer la disponibilité, la publicité et augmenter l'âge minimum pour acheter de l'alcool".

Dans une réaction à l'étude de Sciensano, le Conseil de la Publicité rappelle que des règles plus strictes sont entrées en vigueur ce 1er janvier 2025 afin d'encadrer la publicité pour les boissons alcoolisées. La publicité pour l'alcool est ainsi désormais interdite sur les plateformes comme Tik Tok et Snapchat ainsi qu'aux abords des écoles, en vertu d'une nouvelle convention entre le secteur de la publicité, les médias et les associations professionnelles actives dans la distribution et la production de boissons alcoolisées. 

Reconnaissant le "rôle important joué par la publicité dans la sensibilisation aux dangers liés à l'alcool", le Conseil de la Publicité se dit toutefois disposé à engager un dialogue avec les autorités afin d'examiner "quelles actions supplémentaires pourraient être mises en place pour lutter contre l'abus d'alcool".

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