Les frappes israéliennes ont coûté la vie à au moins cinquante professionnels de la santé en deux semaines, tandis que six hôpitaux et 40 centres médicaux ont cessé leurs activités. Au vu de l'intensification des attaques, de plus en plus d'établissements de santé risquent de fermer, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile, s'alarme jeudi Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué de presse.
L'ONG a ainsi été contrainte de suspendre certaines activités dans les zones les plus touchées par les frappes israéliennes. "Compte tenu de l'intensité de la violence, des dommages causés aux routes et de l'ab sence de garantie de sécurité, nous sommes actuellement dans l'incapacité d'atteindre toutes les zones touchées au Liban malgré l'augmentation des besoins médicaux et humanitaires", explique François Zamparini, coordinateur des urgences pour MSF au Liban.
La semaine dernière, MSF a par exemple été contrainte de fermer complètement sa clinique dans le camp palestinien de Burj el Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth et a dû arrêter temporairement ses activités à Baalbek-Hermel, au nord-est du Liban. Par ailleurs, les équipes médicales de MSF ne peuvent toujours pas opérer correctement dans le sud du Liban en raison du manque de garanties de sécurité pour le personnel médical.
Or, ?les patients de ces régions sont déjà vulnérables et éprouvent des difficultés à accéder aux soins de santé dont ils ont "désespérément" besoin, poursuit MSF. "Nous devons veiller à ce que les personnes dans le besoin continuent de recevoir des soins", souligne M. Zamparini. "Nous exhortons toutes les parties à respecter le droit humanitaire international. Les civils et les infrastructures civiles, les installations médicales et le personnel médical ne doivent pas être pris pour cible. Leur sécurité doit être garantie."
Au cours des deux dernières semaines, les frappes israéliennes ont coûté la vie à au moins cinquante membres du personnel paramédical. Cela porte à plus d'une centaine le nombre total de travailleurs de la santé tués depuis octobre de l'année dernière, selon le ministère libanais de la santé publique. Les bombardements israéliens intensifs ont également gravement perturbé l'accès aux soins médicaux dans tout le Liban.