Au CHU Grenoble Alpes, le professeur Pascal Defaye, responsable du service Rythmologie et Stimulation Cardiaque , a réalisé une première. Il a implanté l'un des premiers dispositifs de stimulation endocardique sans fil au monde pour le traitement de resynchronisation cardiaque. Il s’agit d’un système de stimulation implantable capable d’administrer de l’énergie au cœur, grâce à un émetteur à ultrasons, sans utiliser de dérivation (ou fil) de stimulation pour acheminer l’énergie. Il a été conçu pour répondre aux limitations persistantes des systèmes TRC actuels où environ 30 à 40 % des patients recevant un dispositif TRC conventionnel manquent de répondre au traitement ou subissent des échecs liés à la dérivation. L’intervention s’est déroulée en deux temps "Nous avons d’abord implanté une petite batterie sous la peau, au niveau pectoral. La batterie est reliée à un transmetteur au niveau de l’espace intercostal. Ce transmetteur envoie des ultrasons qui vont être transformés en énergie électrique par la petite électrode de 6 mm placée sur la paroi du ventricule gauche quelques jours plus tard lors d’une seconde intervention qui a eu lieu sous sédation et avec la présence de plusieurs techniciens de la startup EBR System qui a mis au point la technologie Wise-CRT" témoigne le Pr Pascal Defaye. Et de conclure : "C’est la première fois qu’on transmet de l’énergie par les ultrasons sur un pacemaker. Seule la batterie, facilement accessible, est désormais à changer tous les quatre ans.”
En Belgique, le Dr Creplet, cardiologue clinicien à la City Clinic de Bruxelles (Chirec) , trouve le procédé intéressant : « Le principe de la resynchronisation a germé dans la tête de tous les échographistes qui voyaient de visu les défauts de la contraction dus à la désynchronisation de l'influx commandant la contraction cardiaque. La resynchronisation classique ne marche pas chez bon nombre de patients parce qu'il n'est pas possible de choisir l'endroit où mettre l'électrode sur la paroi ventriculaire gauche pour obtenir une resynchronisation optimale (rendre la contraction la plus harmonieuse possible). Cette méthode semble pouvoir le faire. Si c'est vrai, il pourrait s'agir d'une avancée considérable. En outre, pas de fil représente moins de risques de complications. »
Il précise toutefois : « Mais le clinicien que je suis connaît mal les détails techniques de la resynchronisation. En tout cas, il ne faut la mettre en œuvre qu'après avoir optimalisé le traitement médical, le style de vie alimentaire et la condition physique. »