Les enfants atteints de diabète de type 1 doivent programmer chaque matin ce qu’ils vont manger au cours de la journée et la quantité d’insuline qu’il leur faudra pour maintenir leur équilibre glycémique. Pour les y aider, ils ont désormais un nouvel allié: Nao, le robot.
Appréhender les contraintes d’une maladie qui induit des obligations alimentaires strictes est difficile pour un adulte. Que dire de ces mêmes conditions imposées à des enfants ? Faire face au diabète est un défi de taille pour les enfants et adolescents qui en sont atteints. Leur santé dépend de décisions qu’ils doivent prendre tout au long de la journée.
Un projet de recherche européen baptisé PAL (pour « Personal Assistant for a healthy Lifestyle ») propose des outils électroniques pour les enfants diabétiques. Plus besoin de lire des livres considérés souvent comme ennuyeux par les enfants… Des applications sur tablettes ou sur smartphones leur apprennent à bien se nourrir, à calculer leur prise de glucides et à noter leurs activités physiques.
Apprendre en jouant
Trois hôpitaux comme le centre médical Meander et deux organisations dédiées au diabète en Italie et aux Pays-Bas participent à ce projet qui met aussi à disposition des enfants un robot lors de leurs rendez-vous médicaux. Nao – c’est le nom du modèle – peut devenir pour eux, un ami et un compagnon de jeu.
Les médecins peuvent programmer le robot pour fixer des objectifs adaptés à chaque enfant. La finalité est pédagogique, mais pas seulement : l’idée, c’est que grâce à lui, les jeunes patients aient davantage envie de venir en consultation. Ce que confirme Roos Nuboer, diabétologue en pédiatrie au centre médical Meander : “Les enfants l’adorent," dit-elle. "En général, ils n’aiment pas venir à l’hôpital, ils préfèrent jouer avec leurs copains, mais grâce au robot, ils veulent venir, ils font des selfies avec lui et ils montrent à leurs amis que le diabète n’est pas qu’un fardeau à porter,” précise-t-elle à Euronews lors d'un reportage dans son service.
Nao le robot ne formule aucune prescription médicale. Il aide l’enfant à mieux comprendre les symptômes de sa maladie. Dans l’un des exercices, le jeune patient doit décider ce qu’il va faire dans certaines situations, comme ce qu’il va manger à un goûter d’anniversaire par exemple. Il est censé choisir l’option la plus saine. Puis, les rôles s’inversent et c’est Nao qui est sur la sellette. La relation ludique entre les deux dédramatise la situation. L’enfant et son ami robot apprennent tous deux en jouant.
Un robot sensible aux émotions
« Pour développer ce projet, nous avons dû concevoir un robot capable de reconnaître les émotions de l’enfant, de formuler des phrases adéquates, de sélectionner des questions, explique Bert Bierman, ingénieur robotique chez Produxi. Les illustrations sur la tablette sont aussi d’une grande importance. »
Les chercheurs qui prévoient de développer leur système en mettant en réseau robots et tablettes ont veillé à ce que les données de chaque patient ne soient pas communiquées à des tiers. « Bien sûr, une très forte hypo ou hyperglycémie doit être communiquée aux parents, mais l’enfant doit pouvoir contrôler les informations qu’il désire partager » estime Rosemarijn Looije, coordinatrice du projet PAL.
Se changer les idées
D’après les pédiatres participant au projet, un enfant malade et sa famille pensent au diabète en moyenne toutes les quinze minutes. Raison de plus pour que Nao les aide à se changer les idées en proposant par exemple aux jeunes patients quelques pas de Zumba dans les couloirs du centre médical.