Non, ce n'est pas de recherches "secrètes" pour l'Apple watch dont il est ici question ici mais d'un bracelet biocapteur capable d'analyser très rapidement la sueur et permettre un diagnostic plus précoce de pathologies comme la mucoviscidose ou le diabète.
Ce capteur analyse en temps réel les paramètres biochimiques de la sueur et transmet en temps réel les résultats via un smartphone à un laboratoire, expliquent ses inventeurs à la faculté de médecine de l'Université de Stanford et de Berkeley en Californie, dont une nouvelle recherche est publiée lundi dans les Comptes-rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS). Elle fait ainsi suite à une publication dans la revue Nature fin Janvier 2017.
"C'est un énorme progrès", juge le Dr Carlos Milla, professeur adjoint de pédiatrie à Stanford, l'un des principaux auteurs.
A la différence des anciens capteurs, ce nouveau système ne requiert pas pour les patients de rester assis sans bouger pendant trente minutes, le temps que la sueur s'accumule dans les collecteurs. Ce processus très long, utilisé depuis de nombreuses décennies, est particulièrement pénible pour les jeunes enfants, pointent ces chercheurs.
Ce nouveau capteur portable au poignet stimule les glandes sudoripares avec des micro-processeurs pour obtenir de la sueur en quelques minutes, avant de transmettre le contenu moléculaire, via un téléphone portable, à un serveur qui peut rapidement analyser les résultats.
Ce système peut facilement être utilisé dans les pays en développement surtout dans des villages reculés dépourvus de centres médicaux.
Le capteur peut ainsi détecter des ions de chlorure dans la sueur qui génèrent davantage de charge électrique.
Plus la teneur de ce sel est élevée, plus la probabilité est grande que la personne souffre de mucoviscidose, précisent les chercheurs.
Ce système peut aussi mesurer la teneur en glucose avec le même résultat qu'un test sanguin. Un taux élevé peut indiquer un risque de diabète. Ce capteur pourrait ainsi être utile pour surveiller la glycémie chez les personnes pré-diabétiques et diabétiques, expliquent les scientifiques.
D'autres éléments moléculaires présents dans la sueur comme le sodium, le potassium et le lactate peuvent également être mesurés.
"Ce système peut être utilisé pour mesurer virtuellement tout ce qui se trouve dans la sueur", souligne Ronald Davis, professeur de biochimie et de génétique à l'Université de Stanford, l'un des principaux co-auteurs. "La sueur est bien adaptée à des applications portables et représente une source riche en informations médicales", ajoute-t-il.
Cette technologie peut s'avérer particulièrement utile pour personnaliser les traitements, selon le professeur Davis.
L'équipe de recherche travaille actuellement à la préparation d'études cliniques étendues pour rechercher des corrélations entre les analyses de sueur réalisées avec ce capteur et l'état de santé en général.